L'histoire :
Dans une maison frontalière durant la grande guerre, des femmes dégrafent leur corsage pour y dissimuler du café de contrebande et traverser ensuite la ligne frontière sans encombre. Victor, un jeune homme solitaire habitant dans une cabane en pleine forêt ardennaise, aime espionner ces femmes alors qu’elles préparent leurs coups. Un jour, elles accueillent parmi elles Hélène, la nièce de Margot. Victor tombe immédiatement sous son charme. Hélène n'ayant que treize ans et n'étant pas encore formé, elle ne peut pas dissimuler de café dans son corsage pour l'instant. En attendant, elle sert d'éclaireur car les douaniers, les « noirs » comme ils sont appelés, sont de plus en plus dangereux et cherchent inlassablement le moyen de poser leurs grosses pattes sur ces « seins de café »… Cinq ans plus tard, Victor et Hélène sont amants. Ils sont des figures de proue de ce petit monde de trafiquants. En effet, Hélène est maintenant assez grande pour dissimuler le café dans son corsage et Victor utilise des chiens qu'il a dressés pour faire passer du tabac en contrebande. Tout ceci n'est pas du goût de tout le monde, notamment du douanier qu'on surnomme le « Grand Noir », qui est prêt à tout pour stopper leur petit marché…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les seins de café est la deuxième intégrale de l'œuvre de Jean-Claude Servais, après La hache et le fusil. Ces intégrales, qui se déclineront au final en six volumes, forment une réédition de douze tomes parus à l'époque sous le titre La mémoire des arbres. Ces récits déclinés initialement sous forme de diptyque sont donc réédités dans une nouvelle présentation grand-format comprenant un récit entier par volume. Concernant le présent récit, Servais s'inspire librement de Victor Droguest, un contrebandier légendaire du début du siècle, pour en faire le héros de son histoire. Cette dernière se concentre sur une romance entre Victor et Hélène, sur fond de contrebande et de guerre. L'histoire est originale et très bien retranscrite. On se rend compte vers la fin de la première partie, qu'un duel entre Victor, de plus en plus au cœur de la contrebande, et le « Grand Noir », qui en veut à Victor (pour une raison que l'on découvre à la fin) est inévitable ! Au niveau des dessins, qui datent maintenant de 1995, ils sont certes fort bien réalisés, mais ne sont pas pour autant transcendant (jolis mais classiques, quoi !). Au final, ce double album est intéressant de par l'originalité du thème traité et le cadre dans lequel l'histoire se déroule. Elle plaira également aux lecteurs (et -trices !) un peu fleur bleue, friands d’histoires d'amour…