L'histoire :
Emmenée par le général Alexander, la compagnie de Chesterfield et Blutch est désormais établie dans le Colorado, où les tuniques bleues doivent affronter un péril local. Le capitaine confédéré Miller a en effet constitué une petite milice composée de gens du cru, afin de lutter contre la politique abolitionniste qui a gagné son état. Malgré la décision du gouverneur de réquisitionner un maximum d’armes, Miller tient tête et mène une véritable guérilla aux yankees. Il tend notamment des guet-apens avec des avalanches de rochers dans les canyons, pour empêcher les approvisionnements de l’armée régulière. L’indispensable Stilman de l’état-major a un plan logique : qu’on trouve l’origine des fonds qui permettent à Miller de financer sa guérilla, et on lui « coupera le robinet ». Deux soldats sont évidemment sollicités pour cette mission : Blutch et Chesterfield. Sans jamais cesser de se houspiller l’un l’autre, les deux compères se déguisent en civil et tentent d’apprendre des choses dans le premier saloon venu de Denver. Ils se font passer pour des partisans de Miller, âpres au gain… Or pour avoir tenu de tels propos, ils sont immédiatement arrêtés et promis à une rapide pendaison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’inséparable duo Chesterfield et Blutch est une nouvelle fois réquisitionné par la hiérarchie militaire yankee pour mener une mission « impossible », au regard de leur piètre système D : infiltrer des guérilleros confédérés ennemis. Comme l’indique le titre, cela se passe dans le Colorado ; et à en croire les trois astérisques « Authentique » à la page 5 qui pose la problématique, le contexte de départ de ce 57ème épisode est… authentique. C’est désormais une routine : nos héros partent donc en mission, s’enguirlandent copieusement tout du long en cabotinant un max, foirent donc tout dans les grandes largeurs, mais bénéficient de coups de pouce du destin pour se sortir de toutes les mauvaises passes. Le scénariste Raoul Cauvin ne fait donc que décliner une fois de plus sa recette bien rodée – mais c’est aussi sans doute ce qu’attendent les fans. On note tout de même que ce doit être la première fois que nos Tuniques bleues se retrouvent dans cet état des USA sans que Chesterfield n’ait à affronter les Appletown père et fille. Le dessinateur Willy Lambil s’appuie quant à lui sur des mécaniques graphiques parfaitement huilées par sa longue carrière (toujours un peu les mêmes tronches, les mêmes postures). Aujourd’hui âgé de 77 ans, il prend visiblement toujours autant de plaisir à illustrer cette série culte du 9ème art.