L'histoire :
Le caporal Blutch et le sergent Chesterfield sont de retour de mission à leur camp de base. Même éreinté par son voyage, Blutch souhaite rendre une petite visite à son cheval, Arabesque, avant d’aller se reposer. Mais le général Alexander l’informe qu’il n’est plus là : sur réquisition du général Grant, tous les chevaux du camp ont été envoyés sur le front ! Blutch devient comme fou. Sa précieuse, sa bien-aimée Arabesque, dressée pour se coucher au premier coup de fusil… serait-elle déjà transformée en chair à canon ? Blutch pète un câble et retourne un canon contre le QG de ses propres généraux. Il est aussitôt mis aux arrêts. Chesterfield intercède alors en sa faveur, sur le conseil du colonel Stillman. Il va l’aider à retrouver Arabesque, quitte à braver la ligne de front. Voilà donc Blutch et Chesterfield qui partent rendre visite au général Grant. Grant comprend l’affection qu’on peut porter à un canasson : lui-même serait très triste si on le privait de son précieux Cincinnati. Il demande à son aide de camp de retrouver la liste des affectations des chevaux récupérés chez Alexander. Il semble notamment qu’Arabesque ait été confié au major Heischley. Or Heischley vient justement d’avoir un petit « accrochage » avec les confédérés… Revenu indemne après une simulation de son cheval, il est accusé de lâcheté et pense à se suicider. Blutch comprend qu’il s’agit d’Arabesque et part interroger le major, avant qu’il ne soit trop tard…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 64ème épisode des Tuniques bleues laissera évidemment une sacrée amertume aux fans de la série. C’est en effet le dernier scénarisé par Raoul Cauvin, qui est décédé pendant que son compère Willy Lambil en dessinait les planches. Ce 64ème opus paraît même après le tome 65, exceptionnellement réalisé par le duo Kris/Munuera. Pour autant, le récit réunit tous les ingrédients d’une aventure classique de Blutch et Chesterfield. Comme l’indique le titre, notre célèbre duo se met à la recherche du précieux cheval de Blutch, Arabesque, qui a été négligemment envoyé sur la ligne de front. Les tuniques bleues vont ainsi aller d’étape en étape, au gré des renseignements et des témoignages, jusqu’à retrouver le canasson dressé pour jouer au couard. Entre chaque étape, Blutch et Chesterfield, les meilleurs amis-ennemis du monde, se houspillent avec leurs traditionnelles joutes verbales. Si le scénario de Cauvin demeure dans la verve attendue, le dessin de Lambil se délite sensiblement, surtout sur les visages des deux héros. Le dessinateur belge confirme cependant qu’il est un as du dessin animalier, notamment pour ce qui concerne les chevaux, évidemment, mais aussi plusieurs premiers plans curieusement consacrés aux volatiles (canard, pivert, hibou…). Les fans de la série restent désormais attentifs quant au devenir de la série. Sera t-elle confiée à une nouvelle équipe régulière, ou à des duos ponctuels ? Willy Lambil restera t-il au générique ?
