L'histoire :
C’est le jour du courrier au campement du 22e de cavalerie yankee. Chesterfield est étonné de recevoir une lettre de Charlotte, la grassouillette fille du charcutier auquel il souhaitait échapper en s’engageant dans l’armée… Blutch, lui, s’interroger sur un paquet destiné au capitaine Stark. Le vaguemestre (facteur) manchot Frank Sloan lui explique qu’il a bien connu Ambrose Stark dans le civil. Avant d’être un meneur d’hommes dément, Stark était en effet fils de tailleur. Après avoir reçu une excellente formation militaire à West Point, il devait démissionner de l’armée, écœurée par ses méthodes. Son père se mit alors en tête d’en faire un couturier. Mais Stark demeurait plus attiré par les travaux de la ferme de son ami Frank. C’est alors que la guerre de sécession éclata et qu’il du se réengager. Gravement blessé par un obus, il devait garder des bouts de métal dans le crâne et rester aliéné le restant de sa vie. Il était devenu le fou de guerre qu’on connait, chargeant l’ennemi à la tête de ses hommes à la première occasion. Blutch propose alors au médecin de la troupe de trépaner Stark pour le libérer de sa folie… et le chirurgien s’exécute. A son réveil, Stark marche (!) et présente sa démission au général Alexander : il veut reprendre ses activités de tailleur. En rage de perdre son meilleur élément, Alexander a tôt fait de trouver les responsables. Il ordonne aussitôt à Blutch et Chesterfield de tout faire pour remettre Stark sur son cheval, faute de quoi ils le paieront de leur vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique clairement le titre, ce 51e épisode focalise sur l’un des seconds couteaux les plus sympathiques de la mythique série : le Capitaine Stark. Depuis 51 aventures, ce militaire dément passe 100% de son temps sur son cheval, attendant la plupart du temps dans une profonde apathie que sonne la prochaine charge de l’ennemi. Alors, les yeux injectés de bestialité, il lance son destrier droit devant, harangue ses troupes en tendant son sabre en l’air et en hurlant « Chaaargez ! ». On y apprend donc le passé de Stark, son prénom, les raisons de sa fêlure et de son grade… Contrairement à l’épisode qui faisait la part belle à Arabesque, la jument tire-au-flanc de Blutch, cet album n’est pas un recueil d’historiettes, mais bel et bien une histoire complète. Il n’empêche que le scénariste Raoul Cauvin aurait pu faire tenir son récit en deux fois moins de planches, sans perte d’information ou de qualité. La narration est en effet diluée par de nombreuses redondances (Stark qui s’accroupit pour repriser les fonds de pantalons de ses collègues), des digressions (les précisions sur le vocabulaire équin) ou des palabres entre nos deux héros, moyennement humoristiques. Enfin, la conclusion est archi-téléphonée, sans grande inspiration. Conservant toute sa cohérence éditoriale et graphique (merci monsieur Willy Lambil), ce tome est cependant promis au succès commercial habituel…