L'histoire :
Un hélico lâche un surfeur en haut d’une pente poudreuse, mais d’un peu trop haut… d’une soixantaine de mètres au lieu de 10. Le pilote et son passager débattent sur le fait qu’on n’y voit rien : le chauffage a fait trop de buée dans l’habitacle…
Dans une salle d’opéra bondée, pleine à craquer, avec du monde sur le parterre, des balcons surpeuplés et encore une foule dense dans les tribunes au-dessus, une seule large loge de grand luxe n’est peuplée que d’un seul spectateur. Malgré son privilège, ce dernier fulmine car les organisateurs ont encore mis sa chaise trop près de la rambarde…
Au sommet d’un phare, la femme du gardien reproche à son mari d’avoir fait un peu de bruit en rentrant, tard dans la nuit. Il n’aurait pas été un peu bourré, par hasard ? Lui dénie, alors que 60 mètres plus bas, son yacht flotte à 90% sur le flanc, entre deux eaux…
Le responsable du départ d’un grand prix moto se trouve sur la ligne de départ avec son drapeau rouge, sur le point de l’animer pour donner le top-départ. Hélas, il n’a pas trop l’habitude de l’exercice. Il demande dans on micro à ses collègues ce qu’il doit faire, une fois le drapeau abaissé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces Week-ends publiés dans un format hors-norme de la collection Aire Libre de Dupuis sont une collection de strips mettant en scène des situations quelque peu catastrophiques, en lieu et place de ce qui s’apparente d’ordinaire à des divertissements ou des activités de détentes. Exemple : le ski, la croisière en bateau, l’escalade, la plongée sous-marine, la visite touristique… Ces « moments » trouvent dès lors leur magnificence à travers des dialogues décalés d’humour absurde et/ou cynique, le tout au sein d’une case ultra-verticale. A l’origine de ce format peu courant, la prépublication nécessaire de ces strips dans une colonne du supplément « Culture et idée » du journal Le Monde, entre 2014 et 2016. L’exercice de la verticalité n’est certes pas nouveau : Libon et Sergio Salma s’y livrent notamment depuis des années avec Animal lecteur, des strips multi-cases publiés dans Zoo. Avec leur procédé mono-case, Ruppert et Mulot frayent cependant eux avec la BD expérimentale digne de l’OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle), dans le sens où tout est dit en cette seule case de 4 cm de large sur 26 de haut (en 5,5x36 dans Le Monde), via une utilisation savante de l’espace. Les phylactères se juxtaposent ainsi aux éléments visuels clés, à travers un cadrage et une composition étonnamment spacieuse, afin d’en maximiser l’effet humoristique. C’est jouissivement cruel ou intelligemment couillon… On dirait du Vivès ou du Monty Python. Pour aérer la lecture, quelques larges dessins sur doubles planches (noir et blancs), totalement inédits, ont été insérés ici et là, sur le même ton d’humour noir et décalé.
