L'histoire :
Quand Tom rentre du collège, ce jour-là, son père est sous la douche. Son espoir d’aller au ciné est lui aussi rapidement douché : son père, qui est officier de police judiciaire, lui annonce qu’il doit retourner travailler au commissariat. Sa hiérarchie exige en effet des résultats rapides sur l’enquête qu’il mène autour d’un gang de cambrioleurs. Pendant que son père s’habille, l’adolescent ne peut s’empêcher de jeter un œil sur le dossier qui se trouve sur la table de la cuisine. Or sur l’une des photos, il reconnait Fabian, son pion de l’an dernier, à qui il doit d’avoir été injustement collé. Fabian serait-il lié à ce gang de cambrioleurs ? Sitôt son père parti, Tom parle de ses doutes à sa copine Lilia, venue pour faire ses exercices de maths avec lui. Ensemble, ils décident de suivre en cachette Fabian, depuis son domicile, puis de prévenir anonymement le père de Tom au moment où Fabian passe à l’acte. Ils enfourchent leurs vélos, enfilent leurs sweats à capuche et mettent leur plan en action, tandis que la nuit tombe. Ils espionnent alors le jeune homme qui sort de chez lui et se rend dans une friche industrielle pour taguer les murs. Mais ils ne sont pas discrets et se font surprendre par Fabian qui leur demande des explications…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les jeunes amateurs de polars savent évidemment ce que sont des « zindics » (« indic’ » au singulier, sans l’exagération de liaison volontaire). Ce sont les gens qui aident la police en leur donnant des indications sur les suspects des enquêtes en cours. C’est ce rôle que va endosser Tom, le jeune héros de cette nouvelle série pour ados, en aidant secrètement son père flic dans son enquête, afin qu’il puisse ensuite lui consacrer des soirées ciné ! L’intention est cohérente, et le déroulé, tout aussi adapté au sujet, s’avère d’une belle densité : cet épisode pilote compte 54 planches. L’enquête de police est donc menée par des collégiens, à l’échelle des préoccupations de collégiens, mais avec tout de même suffisamment de tension et de réalisme pour accrocher le public-cible… des collégiens. Du reste, Carbone a la bonne inspiration d’intégrer en tant qu’instrument sensible de l’enquête, un outil prioritaire et primordial des enfants de cet âge : le téléphone portable. Certes, quelques dialogues ou échanges de SMS ne sont pas toujours des plus fluides… mais le lecteur retombe toujours vite sur ses pattes. Dynamique, expressif, soigné et subtilement colorisé par les palettes infographiques expertes et nuancées de Cyril Vincent, le dessin de James Christ est parfaitement dans le ton. Soulignons que ce jeune auteur est autodidacte, mais que le rendu de sa première œuvre ne fait vraiment pas marque d’amateurisme. Un tome 2 sera le bienvenu pour confirmer une série dotée d’un vaste potentiel…