L'histoire :
Le Juge : A Austin, Texas, un troupeau marqué de la double barre se prépare à partir vers Silver City dans le Nouveau Mexique. C’est Lucky Luke qui a la responsabilité du bétail. C’est un voyage dangereux, car à l’Ouest de la rivière Pecos, il n’y a pas de loi, pas de shérif… Rien que des bandits. Il y a cependant Roy Bean, alias « Le juge », qui a commencé sa carrière d’une étrange manière en étant… pendu.
Ruée sur l’Oklahoma : Vers 1830, le gouvernement des Etats-Unis avait donné l’Oklahoma aux peaux-rouges, libérant ainsi pour la colonisation, les territoires qu’ils occupaient précédemment. Or un jour, bien plus tard dans les bureaux du gouvernement, à Washington, les politiques proposent de racheter ce territoire aux peaux-rouges, permettant ainsi de nouvelles colonisations. Un marchandage sordide commence...
L’évasion des Dalton : Alors que les Dalton sont dans leur cellule, ils reçoivent la visite du geôlier du bagne. Naïvement, ce dernier leur raconte qu’il a croisé Lucky Luke dans un bar de la ville. Cette information met Joe dans une colère noire. Il n’a qu’une envie : se venger. Il leur faut préparer leur évasion pour ne pas louper l'occasion.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette intégrale reprend les aventures de Lucky Luke pour lesquelles René Goscinny, choisi par Morris, va donner une nouvelle envergure à la série. Le génie du scénariste est d’offrir une lecture à plusieurs niveaux et donc des histoires qui ne sont plus exclusivement à destination des enfants. Ces scénarios bien écrits, dans une veine plus parodique, avec un humour subtil et décalé, sont tout simplement géniaux. Outre le fait de retrouver trois histoires de cette série patrimoniale, l’intérêt de cette intégrale réside également dans l’introduction faite par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault. Ces références en matière d’histoire de la BD franco-belge apportent un tas d’informations sur les albums, la série (ex : les personnages sont souvent inspirés de personnages réels ou ayant déjà figurés dans des westerns), mais également sur le contexte de l’époque dans le monde émergeant de la BD. Entre autres choses, on apprend que Charles Dupuis n’était pas un fervent fan de Morris, voire qu’il pouvait même se montrer dédaigneux à l’égard de son travail en refusant de cartonner ses albums. C’est également l’époque où les scénaristes étaient les gosthwriters des dessinateurs, qu’ils n’étaient pas crédités sur les albums et payés une misère. Goscinny va contribuer à ce que les scénaristes aient davantage de reconnaissance. Une partie de cette abondante introduction est également consacrée aux tentatives d’imitation du cowboy le plus rapide de l’Ouest par d’autres auteurs. Les documents d’époque sont légion. C’est un travail éditorial qu’une grande qualité pour tous les pieds-tendres un peu nostalgiques de l’âge d’or de la BD franco-belge qui ne résisteront pas à l’idée d’un petit voyage dans le temps ; et pour les générations plus jeunes qui voudront découvrir un des plus célèbre héros BD de son époque.