L'histoire :
A quelques jours des grandes vacances, Ludo rend service, bon gré mal gré, à Madame Cazegouille, une grosse bonne femme enrhumée (en plein été !), en allant lui acheter ses médicaments. Or, sur la route du retour, il découvre devant la vitrine du libraire que le dernier épisode de Castar est sorti ! C’est plus fort que lui : il l’achète avec la monnaie de la pharmacie et… se fait choper, en sortant, par son père Victor, policier de métier ! Très en colère, celui-ci oblige Ludo à s’expliquer sur son détournement devant Mme Cazegouille. Avec tendresse, la vieille toupie excuse Ludo en affirmant qu’elle lui avait permis d’acheter des bonbons avec la monnaie. Agréablement surpris (et soulagé !), Ludo revient plus tard lui prêter toute sa pile de Castar pour la durée de ses vacances. Tous, évidemment, sauf le dernier épisode, qu’il s’empresse de dévorer le soir venu. Le lendemain, les parents embarquent Ludo, en route pour le camping du littoral, et oublient le précieux Castar à la maison ! Sitôt arrivé, Victor s’installe au bar, où il sirote apéro sur apéro en regardant le cyclisme, au grand dam de son épouse, qui elle, se laisse draguer par un jeune vollayeur. Ludo, lui, ne s'en aperçoit guère : il a rejoint un groupe de copains dirigés par François, le fils du propriétaire du camping. Baptisé le « Club de l’éclair », ce groupe d’« initiés » se réunit régulièrement dans l’obscurité d’un ancien blockhaus. Usant de chantage, le vicieux François exerce une mainmise détestable sur les plus jeunes. Il manœuvre ainsi pour que ces derniers effectuent diverses corvées pour son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En vacances comme à l’école, Ludo demeure totalement passionné par sa BD favorite, les aventures de L’inspecteur Castar. Après une brève introduction qui rappelle aux lecteurs qu’actuellement le petit héros file un mauvais coton (le coup de la monnaie fait écho au chapardage du tome précédent), toute la clique des personnages s’exporte au bord de la mer. Le cadre est donc estival et détendu, mais le scénariste Denis Lapière rappelle aux enfants qu’il n’est pas dénué de dangers mesquins. L’ascendant psychologique d’un aîné pervers manque cette fois de mener Ludo à une finalité fort peu honorable ; tandis que parallèlement, le piège du laisser-aller guette ses parents ! Tout cela est une nouvelle fois subtilement amené et saura séduire un très large public. Autre petite finesse : l’aventure parallèle de Castar est ici racontée et interprétée par un tiers. Vincent Mathy (à qui échoie cette partie du récit) adapte astucieusement son dessin en conséquence, pour représenter l’imagination au travail de Ludo. Les séquences de castar sont alors graphiquement stylisées, sous traitement bichromique, et à vrai dire, vu la tournure que prend le récit ainsi travesti, on peine à croire qu’il s’agit de la véritable histoire… Ce 5e opus est donc à nouveau très astucieux et on n’en attendait pas moins de la part d’auteurs qui maîtrisent parfaitement leur univers !
