L'histoire :
Un jour qu’elle joue seule dans les prés, la petite Elsa se découvre un pouvoir incroyable. En joignant les pieds et en écartant les bras, elle vole ! Charge ensuite aux doigts et aux nez de gérer la vitesse et la direction. De plus en plus souvent, elle use de son don pour échapper à sa triste vie. Car Elsa a des parents bizarres. Notamment, son père qui est boucher, traîne constamment avec lui une odeur de sang et a toujours un étrange sourire sur les lèvres quand il voit ses deux filles. Un soir qu’il vient leur dire bonsoir, elle ouvre les yeux et le découvre au chevet de sa sœur, en train de lui sucer le sang ! Elle s’enfuit aussitôt et s’envole pour lui échapper. Mais, perturbée par trop d’émotion, elle tombe du ciel dans le jardin de Paulin, un doux dingue et simplet, d’une gentillesse extrême, qui la prend sous son aile...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Là-bas, dans la même collection, Didier Tronchet et Anne Sibran se retrouvent pour adapter un nouveau roman de cette dernière : Ma vie en l’air. Chaque planche de ce one shot exhale une poésie certaine, un parfum doucement magique. Certes, l’histoire d’Elsa est principalement tragique, mais elle est également parsemée de moments qui la rendent supportable et qui permettent à l’héroïne d’avancer jusqu’à la dernière case en échappant au désespoir. Pratiquement dépourvu de bulles, l’album entier consiste en un monologue intérieur de la jeune fille, qui revient sur ce qu’elle a vécu ou ressenti. Le trait de Tronchet est épais et approximatif, comme ce qu’il propose d’habitude, mais sa mise en couleur magnifie l’ensemble pour nous plonger plus sûrement dans cette ambiance pleine de sensibilité et un peu fantastique dont il a le secret. Une nouvelle collaboration qui se révèle, une nouvelle fois, magique...