L'histoire :
En ce soir du 24 décembre 1959, trois bambins sont impatients de voir arriver leur oncle Paul. Ce dernier doit en effet leur raconter une de ses nombreuses histoires, afin de patienter jusqu'aux douze coups de minuit. À peine arrivé, Tonton Paul est donc mis à contribution et décide de leur raconter une aventure prenant place en 1929 et mettant en scène un jeune homme du nom de Ptirou. Avec sa mère Madly, il assure tous les soirs le spectacle en tant que trapéziste au cirque Marcolini. Mais un soir où ils assurent le show dans le nord de la France, un tragique accident a lieu. Les harnais de sécurité usés, mais non remplacés par le cirque, qui manque de fond, cèdent en pleine représentation. Si Ptirou réussit à se sauver d’une pirouette, ce n’est pas le cas de sa mère, qui meurt sur le coup ! Juste après l’enterrement, le jeune acrobate décide de réaliser le rêve de sa mère en allant tenter sa chance en Amérique. Pour cela, il compte bien se faire engager à bord d’un paquebot qui part justement pour cette destination. Hélas, lorsqu’il arrive au bureau d’embauche, tous les emplois ont déjà été pourvus ! Déprimé, Ptirou croise cependant la route d’un homme bourru travaillant sur les quais, qui trouve une solution afin qu’il puisse tout de même embarquer sur le paquebot comme passager clandestin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet opus n'est pas du tout la 12ème aventure de la collection parallèle du célèbre groom, Une aventure de Spirou par. Le scénariste Yves Sente prend en effet pour point de départ une idée originale : le personnage central n'est pas Spirou, mais le « vrai » groom qui aurait inspiré le créateur de ce personnage, Robert Velter, dit Rob-Vel, lorsqu’il était steward à bord d’un paquebot. L’auteur part donc de cette anecdote pour conter une fiction complète se déroulant durant la Grande dépression des années 30. Le tout est racontés par l’Oncle Paul, un autre personnage emblématique de la maison Dupuis, qui a fait les beaux jours du Journal Spirou des années 50 à 80. Ce dernier point aurait pu d’ailleurs être évité, tant il présente finalement peu d’intérêt. Les pages où apparaît Oncle Paul passent de la couleur au noir et blanc et coupent parfois l’intrigue, sans rien apporter de très conséquent, à partir un petit aspect rébarbatif qui pourrait faire fuir les plus jeunes lecteurs. A l'illustration, on retrouve Laurent Verron, connu principalement pour avoir repris la destinée graphique de Boule et Bill à la mort de Roba. Le dessinateur change radicalement de registre pour offrir un style réaliste aux inspirations vintage et rétro, qui colle parfaitement à l'hommage nostalgique. Pour conclure, cet album est très bon, mais il aurait gagné à ne pas s’encombrer de fioritures…