L'histoire :
Avril 1960, à l’occasion des fêtes de Pâques, oncle Paul ramène des bandes dessinées à ses neveux. Mais surtout il leur raconte, comme promis, la suite des aventures de Juliette de Sainteloi. Après le tragique accident qui a couté la vie à son ami groom Ptirou, Juliette a profité d’un voyage en Amérique. À la fois motivée par sa promesse faite à Ptirou de vivre pour deux et par l’émerveillement de l’Amérique et son esprit d’aventure, Juliette décide à son retour qu’elle deviendra journaliste et plus précisément grand reporter ! Dix ans plus tard, en 1938, et à seulement 22 ans, Juliette décroche son diplôme universitaire. Elle s’apprête à démarcher les rédactions de journaux pour démarrer en tant que journaliste, au grand dam de son père. En effet, ce dernier préférerait largement que sa fille se trouve un bon parti, se marie et devienne mère au foyer… Pleine de détermination et douée d’un caractère bien trempé, Juliette postule vaille que vaille, malgré le machisme récurrent des rédacteurs en chef. Pendant ce temps, son père, créateur de la Compagnie des Cinq Océans (CCO), est abordé par l’homme de confiance d’Adolf Hitler qui souhaite faire entrer l’Allemagne au capital de sa compagnie. Le führer propose d’acheter un tiers des actions au double du prix, en échange de 34% des droits de vote au comité de direction…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ptirou ne devait être qu’un one-shot mettant en scène le vrai groom qui aurait inspiré le personnage de Spirou à son créateur Robert Velter dit Rob-Vel. Cet album a finalement donné naissance à une série baptisée Mademoiselle J.. Celle-ci raconte la vie de Juliette, la jeune enfant malade qui a croisé la route de Ptirou et a promis sur son lit de mort de vivre intensément afin de lui rendre hommage. Se déroulant une dizaine d’années après le premier volet, ce second album nous montre une Juliette tout juste diplômée qui tente de se faire engager comme journaliste dans un univers très machiste. À force de persévérance et d’opiniâtreté, la jeune femme va se faire engager comme stagiaire au journal Horizon et enquêter sur d’étranges échanges entre nazis et communistes. En parallèle, elle va se battre pour protéger la société de son père dont l’Allemagne nazie veut acheter des actions. Elle fera aussi la rencontre d’un beau jeune homme qui pourrait lui faire renoncer à sa décision de ne jamais se marier. Bref pour ce nouveau récit, Yves Sente entremêle parfaitement l’Histoire et la fiction pour un résultat plein de rythme et très accrocheur. Aux dessins, Laurent Verron poursuit dans une veine réaliste teintée de vintage et d’inspirations retro, qui rappelle l’âge d’or de la BD franco-belge. Les passages de l’oncle Paul, en noir et blanc, se font plus rares. Cela permet de gommer ce sentiment de coupure au cœur de l’intrigue que l’on ressentait dans le premier album. Notons qu'un troisième chapitre est d’ores et déjà prévu, qui prendra place en 1946…
