L'histoire :
Agée d’une dizaine d’années, Mademoiselle Louise est fille de milliardaire. Elle habite dans une luxueuse propriété de style colonial, un « 152 pièces-cuisine », avec piscine, tennis, mini-golf et abri anti-atomique, au sein de laquelle Millie, une grosse gouvernante noire, s’occupe d’elle à quasi plein temps. Car Louise n’a plus de Maman : cette dernière a été emportée par une pneumonie foudroyante lorsque Louise était bébé. Et son Papa est beaucoup trop occupé par son business pour se charger de l’éducation de sa fille. Résultat : Rien n’est assez cher pour sa fille unique adorée. Il réalise tous ses caprices à grands coups de dollars, sans limite de prix. Pour autant, cette situation extrêmement confortable ne ravit pas Louise, qui aimerait surtout pouvoir jouer avec des amis de son âge. Il y a certes bien Richard, un petit garçon pauvre qu’elle rencontre dans le taillis d’un terrain de golf… Mais ils ne sont pas vraiment du même milieu et leur relation va forcément causer des problèmes. Louise doit aussi se méfier, car elle est la cible de Dédé le gangster, qui ambitionne de la kidnapper pour demander une rançon. Hélas pour lui, il est nul et il rate ses coups à chaque fois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mademoiselle Louise est l’archétype de la série de bande dessinée jeunesse issue de l’école belge de Marcinelle. Scénarisée par Sergio Salma et dessinée par feu André Geerts, elle met en scène une fillette de milliardaire, qui s’ennuie clairement aux côtés de sa gouvernante dans une propriété géante. C’est bien connu : l’argent ne fait pas le bonheur. En creux, Salma aborde évidemment le sujet des inégalités sociales ou encore la solitude infantile. Visuellement, c’est virtuose : de la BD de « l’âge d’or » comme on n’en fait plus. Deux premiers recueils d’historiettes de 2 à 3 pages sont parus en 1993 puis 1997, chez Casterman… avant que la série ne reprenne 10 ans plus tard au sein de la collection Punaise de Dupuis, pour des tomes 3 et 4, en 2007 et 2009. Puis hélas, André Geerts meurt en 2010 (cancer). Onze ans plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, l’éditeur, avec la complicité habituelle des encyclopédistes-maison Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, exhume des cartons tout ce qui a pu concerner Mademoiselle Louise et le réunit dans cette épais recueil. Sa richesse documentaire et ses nombreux commentaires font de cette intégrale une somme définitive sur ce personnage extrêmement touchant et truculent. Pour exemple : la première des 4 BD réunies dans ce recueil ne commence qu’à la p.49.