L'histoire :
Tout commence avec une visite d'un copain d'Alex qui vient d'acquérir aux enchères un lot d'objets contenus dans un conteneur dont le propriétaire a disparu. L'occasion pour la petite frappe dont Maggy est tombée amoureuse de mettre la main sur un pistolet, alors qu'elle s'intéresse davantage à un album photos plein de visages anonymes. Alex veut que Maggy conserve l'arme pour se protéger du retour de Sheena, tandis que la jeune femme voudrait simplement reprendre son activité dans l'agence de détective Wight. Riche des 15000 livres partagées après le coup de Brighton, elle voudrait attendre qu'un peu de temps passe et profiter de la vie. Mais Wight n'a pas grand-chose à lui proposer... si ce n'est un vol soupçonné de dents en or après la crémation dans une entreprise spécialisée. A priori impossible à prouver, sauf pour Maggy qui propose à son boss un stratagème pour coincer les coupables, tout en continuant de penser à une manière de remonter aux propriétaires de l'album photo abandonné. Mais Alex va être interrogé dans les locaux de la police suite au meurtre d'un agent à Brighton, et très vite les victimes de leur mauvais coup vont se rappeler à leurs souvenirs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maggy, la jeune célibataire sans scrupules, continue son bonhomme de chemin atypique et drôle aux quatre coins de l'Angleterre, éclaircissant sans en avoir l'air des mystères qui a priori n'intéressent pas les foules. Lewis Trondheim creuse la personnalité sans morale de sa jeune femme rousse, révélant petit à petit des aspects vraiment peu reluisants de sa personnalité. A mi-chemin d'un inspecteur Colombo plus malin qu'il n'en a l'air et des personnages des films de Tarantino, Maggy Garrisson est une femme moderne qui parvient à rester sympathique. Les dialogues de l'auteur y sont pour beaucoup, tout comme la mise en scène très moderne de Stéphane Oiry. Une sorte de ligne claire hors du temps sans être rétro, et une manière très calculée d'utiliser les plans fixes sur trois cases pour donner au lecteur un recul critique qui favorise le second degré. La série fonctionne de manière attachante, et se complète mine de rien dans cet épisode de trois intrigues mélangées qui aboutissent toutes d'une manière ou d'une autre. Sans aucun effet de manche, le duo d'auteurs montre une vraie virtuosité pour construire un univers dans lequel on retrouve ses repères avec une familiarité surprenante. Keep going, Maggy !