L'histoire :
Quand un kangourou boxeur fait face au marsupilami, dans un combat à la loyale, il doit cependant s’attendre à ce que l’animal au pelage de guépard se serve de sa longue queue comme d’un poing capable d’asséner de terribles uppercuts. Une fois dans son environnement naturel, la jungle, le marsupilami se révèle un gros gourmand envers son aliment préféré : les fourmis. Parfois, lorsqu’il découvre une grosse fourmilière, le nez collé au sol et la gueule béante, il se fait des ventrées monstrueuses et avale toutes les fourmis, comme s’il était un aspirateur. Parfois, il remarque à peine qu’il a englouti un fourmilier, son rival… Quand il fait du ski nautique, le marsu n’a pas besoin de bateau : il se sert de sa longue queue assemblée en ventilateur sur le devant, comme d’un propulseur ! Cette longue queue est un outil formidable, mais elle présente aussi une petite faille : les enfants du marsu lui nouent parfois le bout de la queue sur une branche sans que leur père s’en aperçoive. Du moins, jusqu’à ce qu’il tente un petit plongeon dans une mangrove et se retrouve douloureusement coincé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batem est le dessinateur des aventures autonomes du Marsupilami depuis le premier tome (1987), à l’époque où Spirou et Fantasio et l’animal à longue queue ne pouvaient plus vivre leurs aventures ensemble, pour des questions de droits. Depuis, Batem a dessiné les 33 tomes de la série, selon une griffe dynamique assimilée de Franquin et admirablement perpétuée ! En marge de cela, son éditeur chez Dupuis lui a proposé, au début des années 2000, de réaliser des strips en une ligne horizontale de cases, à la manière des Peanuts de Schultz (Snoopy). L’exercice est sans doute l’un des plus ardus du 9ème art. Batem s’est néanmoins exécuté, avec l’aide de Désert (alias Hubert Colson) pour les scénarios et d’Olivier Labalue pour les storyboards, ensuite peaufinés et détaillés côté décors par Batem. En résulte cette centaine de strips pour la première fois compilés en un seul volume et en couleurs (signées de l’incontournable Cerise), empilés sommairement (sans titre, sans petit dessin de marge), au format paysage. L’inspiration première vient évidemment de l’attribut principal de ce génial animal inventé il y a pile 70 ans par Franquin (il est apparu le 31 janvier 1952 dans Spirou et les héritiers) : son improbable et interminable queue ! Le marsu se sert en effet de sa queue, très costaude en prime, comme un outil multi tâches très pratique : moteur de bateau, cage, corde, fouet, ressort, main additionnelle et surtout, le plus utilisé : la boule bien compacte qui, lancée avec virulence, devient un uppercut contre n’importe quel adversaire ou une masse efficace pour détruire des trucs. 95% des ressorts de cette collection de strips sont procurés par la queue du marsu – le reste venant de son courage, de son pelage similaire au guépard ou de son caractère farceur. Pour autant, ces gags restent excessivement bon enfant. Il ne faut pas s’attendre à d’intempestifs éclats de rire. Au maxi, on éprouve le caractère astucieux et/ou tendre de la bestiole.
