L'histoire :
Dans la Pologne des années 80, Marzi est une petite fille issue d’une famille modeste. Elle raconte comment ses parents ont été littéralement paniqués à l’annonce par le général Jaruzelski de l’état de guerre, en décembre 1981. Cette grave décision plonge alors son pays dans une conjoncture particulièrement morose, qui s’accompagne de chars dans la rue, de grèves à répétition, de barrages militaires… d’un ras-le-bol de la dictature communiste. Bien sûr, ce n’est qu’une fillette à qui on refuse d’expliquer les choses, mais elle comprend tout de même ce qui se passe et constate l’implication que ça a sur son bien-être au quotidien. Marzi relate aussi le poids de l’éducation religieuse, extrêmement forte dans la société polonaise. Elle désire comprendre ce « Dieu » qu’il est nécessaire de vénérer, ses premières confessions, sa communion et la robe qu’il faut porter ce jour-là… Elle se remémore aussi ces dimanches passés à la campagne, dans le jardin familial. Alors que ses parents récoltaient les légumes pour pouvoir ensuite les revendre au marché noir aux amis et aux voisins, Marzi s’amuse, lambine, grimpe aux arbres, s’amuse avec les fourmis, approchant peut-être par-là même la notion de Dieu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second épisode, Marzana Sowa alias Marzi, continue de nous rapporter ses souvenirs d’enfance dans la Pologne des années 80. Avec la candeur de ses 5-6 ans, la fillette relate sa vie au quotidien sous le joug communiste, à travers le regard naïf d’une enfant de cet âge, sans entrer dans le jeu des idéologies, qu’elles soient politiques ou religieuses. Cela nous éclaire certainement sur ce que pouvait être une telle société à l’époque, mais cela illustre également avec justesse et une énorme tendresse, la manière dont une fillette analyse les problématiques adultes. Si la série appartient au domaine du 9e art, il s’agit donc plus d’une autobiographie illustrée que d’un récit construit au sens strict du terme. En effet, tout comme pour le premier tome, chaque souvenir fait ici l’objet d’un nouveau chapitre, découpé de manière régulière en 6 cases par planche. Entre les voix off, Sylvain Savoïa s’applique à réaliser un dessin simple et évocateur, d’une grande lisibilité. Ce « choix » graphique judicieux (Savoïa dessine également Al’Togo ou Nomad sur un style différent) renforce encore la fraîcheur des souvenirs d’enfance de Marzi. Le ton est joyeux, espiègle, et éclaire avec justesse le récit de la fillette (qui a aujourd’hui, selon nos calculs, 27 ans).