L'histoire :
Coiffé de son chapeau colonial, Max l’explorateur s’enorgueillit du portrait de la tête de singe qu’il est en train de peindre sur son chevalet. Une tête tellement effrayante que Max se sauve en courant une fois qu’elle est achevée…
Deux explorateurs promènent chacun leur chien. Evidemment, les deux animaux se grognent réciproquement à la truffe, sous le regard médusé de leurs maîtres. Evidemment, les explorateurs en viennent à s’engueuler sur cette situation… et à se battre, sous le regard médusé des chiens.
Assis dans une barque, Max pêche à la ligne. Il pêche beaucoup, beaucoup, beaucoup de poissons. Tellement, que lorsque le dernier pêché est aussi le plus gros, sa barque coule et tous les poissons retournent à l’eau.
Avec son filet, Max pratique la chasse aux papillons. Il en voit un curieux passer et s’évertue à l’attraper. Pas de bol, ce n’est pas un papillon, mais un petit cupidon, avec son arc et sa flèche…
Le pneu arrière de la voiture de Max est à plat. Heureusement, vient à passer un écossais avec sa cornemuse, un instrument très pratique à brancher sur la roue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le recueil est épais et il emprunte ses dimensions originales (et peu pratiques) au format du strip comics qui ont fait la renommée de Guy Bara (à l’origine Guy Willem). Durant près de 40 ans, son art du gag a en effet sévi dans la presse française et belge, d’abord sous le pseudo de Barabas, qui est devenu Bara. A l’origine, cet auteur est pourtant bien belge, comme le précise le louable dossier biographique en début d’album. Méconnu aujourd’hui, son personnage vedette de Max l’explorateur est pourtant l’une des rares réalisations européennes à dépasser les 7000 strips (13 000 au total, en comptant ceux hors Max), publiés dans de grands titres comme France soir, Le soir, Het lasstste Nieuws… En l’occurrence, quelques pages feuilletées vous remettront en mémoire un personnage à chapeau colonial que vous avez forcément croisé un jour. Il y a même des chances pour que cet explorateur moustachu au nez proéminant ait inspiré Friz Freleng pour le petit teigneux qui accompagne la célèbre Panthère rose dans ses films d’animations. A travers les gags ici compilés en best-of, cet explorateur colonial remet souvent la condition humaine en place, n’hésitant pas à jouer des clichés pour prendre le recul nécessaire sur de grands sujets universels. Des contextes récurrents le placent face à la faune sauvage, aux anthropophages, sur une île déserte et minuscule… L’humour est très fin, tantôt léger, tantôt tendre, tantôt totalement hilarant, et la mise en scène des situations se révèle toujours d’une fluidité et d’un impact à transmettre dans toutes les écoles de gags.
