L'histoire :
Cancrelune, la cousine de la petite sorcière Mélusine, fend en solitaire la nuit étoilée sur son balai magique. Mais cette sotte absolue vole un peu trop bas, ce qui l’amène à se cogner sur les troncs d’arbres et les branches de la forêt qu’elle traverse. Une voix dans l’obscurité lui conseille logiquement de voler un peu plus haut… Cancrelune trouve cette idée géniale et propose en retour d’aider la « petite voix ». Celle-ci avoue chercher simplement un abri. Dans sa grande bonté déresponsabilisée, Cancrelune propose qu’on la suive jusqu’au château de Mélusine, où elle se rend. Quand bien même « ils » sont un peu nombreux… Evidemment, à l’arrivée, Mélusine n’est guère réjouie. Car les invités de Cancrelune sont… une nuée de cafards géants ! Mélusine et les autres habitants du château (vampire, fantôme et créature frankenstinienne) sont donc désormais obligés de camper dehors… en pleine hiver ! Avec la neige, ils tentent bien de créer un golem de cafard femelle, mais ça foire à cause de Cancrelune. Ils font ensuite appel à un dératiseur, mais une énième bévue de Cancrelune conduit ce professionnel à être dévoré par les insectes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre de ce 22ème recueil de gags en sorcellerie, le focus est cette fois porté sur la cousine empotée, maladroite (et moche) de Mélusine, staring Cancrelune. Dans les précédents volumes, l’amateur de cette série jeunesse a déjà pu prendre la mesure de son abyssale incompétence… mais ici, cela dépasse l’entendement. Comme souvent dans la série, ses gaffes et enchantements loupés rebondissent les uns sur les autres, faisant progresser les situations dans lesquelles évolue la petite clique de personnages selon le procédé du running-gag, jusqu’à un point tragique de non-retour. Car oui, sans rien révéler de ces ressorts, Clarke ose dans ce volume ce que peu osent : modifier les fondamentaux de sa série. Plus rien ne sera comme avant, sauf à trouver une pirouette scénaristique au début du prochain tome 23 (ce qui est possible, puisque le gros avantage de la sorcellerie est que tout est possible). En marge ce détail d’importance, tout le reste est tout pareil qu'avant : le quotient zygomatique des gags est inégal (certains plats, d’autres plus inspirés) et le dessin maîtrisé, d’un insolent dynamisme.