L'histoire :
Cela fait plusieurs jour que la pluie s’abat sur ce coin de lande désolée où est niché le manoir de Mélusine et de sa cousine Cancrelune. Par une énième nuit d’orage, une inondation finit par se produire dans le cimetière. A l’intérieur de son mausolée, le repos éternel du cavalier sans tête est perturbé. Celui-ci s’extrait donc de son caveau, en colère et en deux morceaux, la tête précédent en flottant de peu le corps. Puis il s’en va toquer à la porte du castel. Mélusine lui ouvre, fort peu intimidée par cette tête qui tombe à ses pieds (elle a l’habitude, en tant que sorcière, d’en voir de vertes et de pas mures). Quelques présentations plus tard, elle est prête à recueillir ses doléances. Au passage, elle se moque passablement de lui : il n’est pas sans tête puisque le corps la tient en main… et il n’est pas cavalier non plus, sinon il aurait un cheval. Bref. Le « piéton à la tête coupée » lui explique que pour rompre sa malédiction, il faudrait qu’il vive une craie histoire d’amour réciproque. Mélusine lui présente aussitôt sa cousine Cancrelune ! Toute intimidée, celle-ci accepte de l’héberger le temps de l’inondation… hélas, ainsi que tous ses copains squelettes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A nouveau recueil de gags, nouvelle thématique. Cette fois-ci, comme l’indique le titre, la petite sorcière et sa bande décryptent en moult gags le principe de la Malédiction. Le sujet est introduit et conclu par deux histoires courtes servant de fil rouge : la malédiction du cavalier sans tête. Celle-ci ne peut-être rompue que lorsqu’il vivra une belle et pure histoire d’amour. Entre ces deux extrémités, Mélusine et Cancrelune se cultivent un peu sur le sujet et finissent par s’y frotter concrètement dès lors qu’elles suivent un cours prodigué par leur professeur de magie. En effet, ce dernier, prenant exemple sur la gaucherie de Cancrelune – qui est une sorte de malédiction ! – s’amuse à inverser les personnalités des deux sorcières en travaux pratiques, pour bien leur faire comprendre le principe. Et comme il est un peu brouillon, le retour à la normal s’accompagne d’effets secondaires indésirables, eux aussi matière à de nombreux gags. Le ressort comique central se rapproche alors grandement de celui de la « malchance contagieuse » qui se produit dans le film la Chèvre (entre Pierre Richard et Gérard Depardieu). Globalement, ce 18e opus (copus ?) suit donc son train-train magique sur les rails de l’humour bon enfant qui l’accompagne depuis ses débuts, agrémenté d’un dessin toujours limpide et efficace.