L'histoire :
Michel Vaillant et sa co-pilote de charme Carole Ouessant viennent de remporter – sur le fil – le rallye du Valais, à bord d’un véhicule conçu par la firme Vaillant. Mais lors de la journée de course, Michel est tourmenté. Non pas par le petit flirt qu’il a entamé avec Carole, mais parce que les nouvelles du siège sont très inquiétantes : son frère Jean-Pierre a disparu et les comptes de la société ont été vidés. En effet, tandis que Michel et Carole pilotaient en Suisse, Jean-Pierre tentait en solo un coup de poker financier dans une banque suisse. Préparé depuis des semaines dans la plus grande discrétion, avec l’appui d’avocats et de sa secrétaire Evelyne, son montage financier lui permet de s’emparer la firme « Leader », détenue par leur ennemi et concurrent Ethan Dasz. En théorie, le coup est parfait, la relecture des contrats semble conforme à ce qui a été préparé, mais Jean-Pierre est tendu. Pour maximiser son coup, il fallait en effet qu’il soit super discret. Il fallait aussi qu’il mette en jeu les parts de son frère et de son père, sur lesquels il a procuration. Or entre l’engagement bancaire et la signature définitive, il y a 24h. 24h durant lesquelles il met en jeu le travail de deux générations de Vaillant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En contrepied du précédent opus – qui nous plaçait au volant d’un rallye automobile moderne et palpitant sur les routes du Valais – ce 4ème épisode du Michel Vaillant « rebooté » ressemble plus à un épisode de Largo Winch qu’aux classiques intrigues asphaltées à la Graton. En effet, ici, la course contre-la-montre est assurée par Jean-Pierre Vaillant, mais au téléphone avec des business angels et des avocats, pour tenter de se sortir d’un montage juridique miné dans lequel il fait plonger la firme familiale dans son entièreté. Cette recherche de trajectoire financière et d’adhérence banquière est aussi haletante que celle qui se déroulait sur les routes du Valais, quand bien même il faut être abonné aux Echos ou au Financial times depuis 12 ans pour tout comprendre du piège financier dans lequel sombre le frangin de Michel Vaillant. Le héros pilote tient donc le second rôle (il n’apparait qu’à la page 35 !), mais il conserve dès lors son tempérament battant et vertueux pour tenter de sauver une issue dramatique. Le dessin de Marc Bourgne et de son copilote Benjamin Benéteau trouve lui aussi les bons rapports réalisme/modernité et dynamisme/décors soignés, pour se placer en pôle-position d’une lecture enthousiasmante. Le bandeau rouge apposé en travers des albums dans les librairies ne ment pas : cette fin de cycle est « inattendue et spectaculaire ». L’organisation du paddock d’auteurs est optimisée, il appelle aussitôt un nouveau cycle à se mettre en place !