L'histoire :
Accusé du meurtre de son propre frère, Michel Vaillant se retrouve en prison ! Il se sait le jouet d’une conjoncture concurrentielle et familiale particulièrement néfaste, mais l’accusation de son propre neveu ne plaide pas en sa faveur. Pour couronner cette situation tragique, son pire concurrent Ethan Dasz est devenu légalement propriétaire des brevets automobiles de la firme Vaillante, l’œuvre d’une vie de son père. Son fils Patrick organise alors une rencontre avec son cousin Jean-Michel pour passer un deal secret : si celui-ci retire sa plainte contre Michel, lui, accepte de se retirer définitivement, et à tout jamais, de l’écurie Vaillante en reconstruction. Car Jean-Michel sait bien que son oncle est innocent : son père a couché ses intentions suicidaires sur une lettre, suite au contexte concurrentiel sauvage de Dasz. Le deal est conclu, Michel est libéré et l’une de ses premières actions est d’aller rendre visite à son neveu, pour se réconcilier et repartir de l’avant. Il faudra cependant faire sans Patrick qui annonce vouloir se consacrer à l’informatique au sein d’une start-up spécialisée dans les puces électroniques, du côté de Macao. Or Macao sera justement le premier objectif de la nouvelle écurie Vaillante. Là-bas se court en effet cinq mois plus tard un Grand Prix pour monoplaces F3, avec deux bolides Vaillante pilotés par la canadienne Elsa Tainmont et le jeune prodige Sacha Fenestraz…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du tome 6, on avait quitté Michel Vaillant au fond du trou : ruiné et spolié par un infâme concurrent sur le plan économique, coupable de trahison sur le plan familial, endeuillé et accusé sur le plan juridique, pour la mort de son frère dans un accident suspect. Or le scénariste Denis Lapierre aime visiblement jouer au yoyo avec la santé mentale de ce personnage mythique du 9ème art. Car il ne lui faut pas moins de 18 planches pour tout résoudre, avec force arrangements familiaux pratiques et pardons rapides (une hérésie, en général, dans la sphère familiale…). Et page 21, une nouvelle dynamique s’enclenche déjà au Grand Prix de Macao, afin de satisfaire à la raison première de la série : la mise en scène tendue et palpitante de courses de bolides ! Sur le plan graphique, ça n’est pas plus mal, car Benjamin Benneteau, qui reprend désormais seul les rennes du dessin – une prouesse depuis les premiers épisodes de Jean Graton, selon l’éditeur – est bien plus à l’aise pour mettre en scène des courses vrombissantes, des paysages urbains détaillés et des éléments technologiques des bolides (F1, F3, mais aussi une improbable course-poursuite en motos) que des palabres entre personnages (dont les proportions ne sont pas toujours exemplaires). La première qualité rattrape, cela dit sérieusement, le second écueil. Et l’album se termine sur une image autrement plus valeureuse de Michel Vaillant qu’au précédent épisode. Tandis que se profile déjà une nouvelle intrigue à venir, autour des élections américaines… mais cela sera pour une prochaine histoire.