L'histoire :
La punkette et hackeuse Lisbeth Salanders a de nouveau été forcée de solliciter l’aide du journaliste Mikael Blomkvist et de son site d’investigation Millenium. En effet, trois de ses amis hackeurs ont été enlevés par une mystérieuse organisation se faisant passer pour la Säpo (services secrets suédois). Elle et Mikael ignorent encore tout des objectifs de leurs ennemis… mais ils se doutent bien qu’il ne s’agit pas exactement de la Säpo. De fait, l’organisation « Sparta » ambitionne de reformater la société suédoise selon leur nauséabonde idéologie fasciste. Et pour commencer, ils obligent les trois amis de Lisbeth – Plague, Trinity et Bob the Dog – à multiplier les tentatives d’accès aux serveurs ultra-sécurisés de la Säpo, afin de récupérer un maximum d’informations sensibles et utiles à un coup d’état populiste. Ils découvrent alors avec stupeur que Lisbeth est toujours en vie et qu’elle enquête aussi de son côté : elle se connecte depuis chez Plague à son ordi, face webcam ! Mikael, lui, trouve une piste intéressante sur un post-it dans un bouquin de Plague, qui tient en un mot : « Télècle ». Ce roi de l’antiquité aurait dirigé la légendaire Sparte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est décidément très fort, ce Sylvain Runberg. Non seulement le scénariste parvient à merveille à proposer une intrigue de thriller contemporain en se fondant dans la stricte même veine crasse et crépusculaire que feu le romancier Stieg Larsson, mais en plus il surfe pour ce faire sur des sujets brûlants de notre actualité : le hacking de dossiers sensibles au niveau étatique et la montée du radicalisme politique. La narration est idéalement rythmée, l’alternance des scènes d’action et des explications parfaitement dosée, les protagonistes ont des personnalités cohérentes, attachantes et/ou bien appuyées, les problématiques soulevées sont jouissivement scandaleuses et écœurantes… On peut juste apposer un petit bémol sur la dimension un chouya manichéenne de ces contingences : les méchants fachos et sexistes d’extrême droite cumulent vraiment un paquet de tares et de manigances dégueulasses ; tandis que les héros rebelles de gauche n’ont pour ambition pour leur pays la Suède que l’ouverture, la tolérance et la liberté. Il paraitrait que certains peinent encore à choisir leur camp… Qu’importe, on ne décroche pas une seule seconde à la lecture de ce tome 2. Cette pleine immersion est aussi à mettre au crédit de la dessinatrice brésilienne Belen Ortega, qui propose un dessin encré (très encré) parfaitement au point. Le char-design aligne les gueules expressives ou patibulaires, les cadrages variés donnent de la profondeur, l’ambiance perpétuellement sombre colle à l’hiver nordique et Lisbeth en nuisette est vraiment trop craquante. On aura hackeur (sic) de suivre le dénouement dans le tome 3…