L'histoire :
Considérée comme l'ennemi public n°1 par les autorités suédoises, la hackeuse Lisbeth Salander s'est rendue de son plein gré à la police, suscitant par la-même un coup d'éclat médiatique. Elle prépare désormais son procès en compagnie de son avocate Annika Giannini, la sœur du journaliste et allié Mikael Blomkvist, en exigeant la totale maîtrise du tempo de sa défense. Pilier du média d'investigation Millenium, Mikael et ses amis savent Lisbeth innocente des meurtres qu'on lui reproche. Ils tentent de faire le jour sur la machiavélique cabale menée contre elle par la « Section », un groupuscule occulte d'action fasciste, dont quelques membres sont d'influents acteurs au sommet de l'état suédois. La police place des caméras de surveillance chez Mikael, ce qui permet de désamorcer un nouveau coup monté : des individus s'introduisent chez lui pour y cacher de la drogue, afin de l'entacher d'un scandale. Le coup est raté, la Section va devoir agir plus vite et de manière plus radicale. C'est alors que s'ouvre le premier jour du procès Salander. Lisbeth apparaît au tribunal outrageusement maquillée et habillée, comme pour défier une nouvelle fois l'autorité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 6éme opus, le scénariste Sylvain Runberg et son duo d'auteurs espagnols José Homs et Man, mettent un point final à l'adaptation sérieuse et fidèle des trois romans de Stieg Larsson Millenium, traités en diptyques. Sur le plan du scénario, le job de Runberg est impeccable – il faut reconnaitre que la matière première était exceptionnelle. Sans doute pour une question de répartition équitable du travail, c'est Man qui dessine ce deuxième volet, alors que le premier était assuré par Homs. Dans ce contexte, il est bien difficile d'éviter la comparaison. Bien qu'il s'affranchisse de rigoureuse manière de cette tâche, le trait de Man se situe tout de même quelques crans sous celui de son compatriote, virtuose. Plus embêtant : même si l'auteur fait de gros efforts pour assurer la cohérence des visages et des expressions, un gap de continuité se fait sentir. Bien qu'on les identifie assez vite, les personnages ne se ressemblent pas tout à fait, à l'exception évidente de Lisbeth Salander, largement aidée par ses outrances punk. Le moment du procès est venu pour cette héroïne aussi caractérielle que charismatique et il occupe une bonne part de la narration. Mais l'action n'est pas oubliée, assurée entre autre par la figure monstrueuse du colosse Niedermann, ni les manigances inhérentes au registre du thriller, par l'entremise de la sulfureuse « Section », qui nous tient en haleine depuis le premier tome. Comme un pied-de-nez à l'ambiance sordide en toile de fond, ce dernier volet se conclut par un happy-end. L'éditeur et les auteurs auront-ils les droits et l'opportunité de rempiler pour le 4ème volet de reprise, post-mortem de Larsonn, récemment créé par le romancier David Lagercrantz ?
