L'histoire :
Monika vient de sortir de prison. Six mois de détention préventive pour avoir photographié les explosions terroristes dont la ville est frappée. Elle retrouve son ami Théo, qui a du changer d'identité pour pouvoir poursuivre son travail sur l'androïde auquel il tente de donner vie. Le jour de sa libération, Monika va participer au concert d'un groupe de rock dont la danseuse Cindy est malade et ne peut assurer le show. Un retour à la vie normale pour une prestation très sensuelle qui fait un carton. Mais très vite elle veut retrouver la trace de sa sœur Erika, qu'elle sait désormais impliquée dans les activités des Brigades Crucis, une sorte de secte violente aux visions extrémistes. Impossible pourtant d'obtenir le support des autorités policières. Monika va alors recontacter le ministre Christian Epson, dont elle fut la maîtresse. Il devrait pouvoir l'aider à retrouver la trace des brigades en ayant à nouveau recours à un déguisement qui la fera passer pour sa sœur. Mais l'étau se resserre sur Théo, tandis que la jeune femme portant une perruque blonde va rencontrer un dangereux criminel retenu en prison.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le thriller prend une nouvelle tournure dans cet épisode de conclusion, et apportera les révélations attendues sur les mystérieuses Monika et Erika, sœurs rivales au passé plein de zones d'ombre. Thilde Barboni poursuit dans la veine doucement érotique d'une intrigue qui lui permet de surfer sur le talent de Guillem March pour mettre en scène des corps de femmes élégants et sensuels. Le dessinateur espagnol, qui a déjà joliment mis en valeur Catwoman pour DC Comics, s'exprime ici dans des couleurs directes plus maîtrisées et moins criardes que dans le premier épisode. Il joue avec les codes visuels du manga adulte pour le personnage de Vanilla Doll, tout en rappelant parfois Denis Sire ou d'autres artistes de l'époque Métal Hurlant qui associaient volontiers de jolies femmes et des personnages androïdes. Il comble parfaitement, on l'imagine, les attentes de sa scénariste, par cette créativité et le soin apporté à ses mises en page. Le fond du suspense n'est pas pour autant inoubliable, tout comme certaines dimensions de l'aventure qu'on aurait imaginées exploitées plus en profondeur. Mais le diptyque a un vrai cachet qui sort du lot, le projet visuel des deux auteurs prenant sens sur l'ensemble des quelque 120 pages de l'aventure. Les couvertures gentiment aguicheuses des deux tomes ne trompent pas le lecteur amateur d'images sagement osées. Et la partition de Guillem March confirme son très grand potentiel.