L'histoire :
Isabella vit dans l’ombre de son frère Billy, sportif de haut niveau qui a reçu une bourse pour étudier dans l’université de la ville de New Hope. Sa mère ne lui a pas demandé son avis pour déménager, car l’hôpital de la ville offre les soins dont Billy a besoin. A peine arrivés devant le mobil home dans lequel elles vont habiter, Isabella se retrouve seule avec ses cartons, Billy et leur mère filant à l’hôpital. Isa fait la connaissance de Mage, une jeune femme qui vit seule et travaille à la cafétéria du campus. Elles vont rapidement devenir amies, alors que la mère d’Isa et Billy se retrouve confrontée au refus de la direction de l’hôpital de soigner Billy. Alors qu’il devrait bénéficier du protocole de soins, il reste sur la liste d’attente. Le seul espoir réside dans la mystérieuse fraternité Epsilon, toute puissante sur le campus universitaire et dans la ville de New Hope, puisque le directeur de l’hôpital, le maire, le sénateur en sont issus. Pire, ils ont des liens avec le clan mafieux des Yakuzas dont l’un des héritiers, Sullyvan, est membre des Epsilon et redevable de leur chef, Dirk. Isabella va-t-elle réussir à intégrer cette fraternité ? En sortira-t-elle indemne ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir fini deux trilogies (La Brigade des souvenirs et Au-delà des étoiles) et entrepris une aventure de zombies (Evolution Z), Cee Cee Mia revient avec un thriller angoissant. La ville qu’elle crée, gangrenée par l’argent, le pouvoir, la corruption, est glaçante, même si un peu éculée. Elle lie pouvoir et mafia de manière très rapide, le lecteur est plongé d’emblée dans cette atmosphère pesante d’une vie où tout est tracé. Son héroïne se débat bien dans cet univers exclusivement mâle où les femmes sont réduites au rang d’objets sexuels. Les seconds rôles ont la part belle avec deux personnages très mystérieux, Sullivan le fils de Yakuzas et Sam, le gendre parfait... ou un autre détraqué ? Le scénario est assez riche et complexe déjà. Il ressemble un peu (trop) à un pitch de série audiovisuelle à succès. Le dessin de l’espagnol Jalo, précis et moderne, avec un petit coup d’œil vers le comics, est agréable à suivre et le séquençage lui permet de se payer de belles cases pour une première collaboration en France. Le tout est homogène, se boit comme du petit lait et laisse espérer une suite du même pis (ou tonneau).