L'histoire :
Pris dans une tempête spectaculaire avec à son bord un seul marin aguerri, un voilier de plaisance devient incontrôlable et vient se fracasser au pied d'un phare dont la lumière ne semblait pas fonctionner. Quittant l'épave tant bien que mal sous des torrents d'eau, le groupe de deux hommes et trois femmes va alors rencontrer Serge et Pierre, le duo de gardiens qui fait fonctionner le bâtiment, et dont l'accueil va être tout à fait étrange. Refusant de passer un appel radio pour que quelqu'un vienne chercher les naufragés, et intervenant très vite dans les disputes du groupe d'amis, Serge est un caractériel qui semble consacrer son temps à peindre d'étranges icônes religieuses. Reunis à peine quelques jours plus tôt autour du souvenir d'un certain Jan et partis en croisière avec un objectif commun, les plaisanciers se sont très vite déchirés, l'arrogance d'Alex provoquant les réactions les plus vives. Les anciennes rancœurs refont surface dans le huis clos du phare, le sort de Jan reste évoqué à demi-mots, la tension est à son comble. D'autant qu'Alex semble avoir délibérément menti sur les conditions météo de la sortie en mer. Mais lorsqu'au milieu de la nuit, Julie est prise d'atroces douleurs et crache du sang, tout semble basculer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario mécaniquement très éprouvé de ce premier tome fonctionne à merveille, avec ses multiples strates de révélations distillées page après page. Les flashbacks sur la croisière qui a précédé le naufrage donnent des exemples de plus en plus édifiants du comportement de chaque membre du groupe. Tandis qu'à l'intérieur du phare, des évènements mystérieux font monter une atmosphère d'angoisse très bien entretenue. Le dessin de Nicola Genzianella est très efficace, même si ses visages d'après photos manquent parfois d'expressivité. Les couleurs sombres de Sébastien Gérard apportent une touche d'angoisse appropriée avec l'intérieur du phare dont les secrets semblent terrifiants. Les deux se combinent parfaitement pour un rendu immersif, plein de cases très réussies qu'on prend à peine de le temps de découvrir, tant le scénario d'Olivier Megaton et Sylvain Ricard nous embarque. Le premier épisode de ce diptyque tient toutes ses promesses, et la mise en avant de l'éditeur semble parfaitement justifiée. On attend avec confiance et impatience la conclusion à venir d'un récit prenant à souhait.