L'histoire :
Julie et Hélène sont les deux premières victimes depuis que le bateau d'Alex s'est échoué sur le rocher du phare. Une septicémie foudroyante et un suicide par pendaison, mais beaucoup de raisons de croire que ces deux morts ne sont pas dues au hasard. La bande d'amis, qui s'étaient retrouvés pour une croisière, étaient en fait sur les traces de Jan, disparu deux ans plus tôt dans des circonstances qui hantaient les esprits des deux hommes et des trois femmes. Malgré la terreur qui s'installe, Alex continue de montrer une assurance arrogante, tandis que Thomas est plus que jamais paralysé par la peur. Il est désormais loin le temps insouciant ou ces jeunes gens trop riches trompaient l'ennui avec des jeux stupides, à la recherche de sensations que leur vie ne leur offrait pas. Lorsque le ton monte entre les deux hommes, une bagarre débute, interrompue par Hèlène et Serge, le mystérieux second gardien du phare. Alex a avoué qu'il détenait un témoignage supplémentaire de Jan sur un DVD qu'il a emporté avec lui. Il faut absolument visionner ces images, même si chacun craint terriblement ce qu'elles pourraient faire resurgir. Mais Thomas s'enfuit dans les sous-sols du phare, et les trois autres tentent de le rattraper. Un nouveau drame est visiblement imminent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le huis clos savamment mis en place par Olivier Mégaton et Sylvain Ricard va trouver son point culminant et sa conclusion dans ce deuxième volet haletant et toujours très bien découpé. Cette intrigue au sein d'un groupe d'amis au sein desquels les apparences se déchirent, combiné avec la présence inquiétante de deux gardiens de phare pleins de mystère, est une très belle idée. Raconter cette histoire en bande dessinée relevait d'un défi que les auteurs gèrent avec une belle facilité apparente. Ils alternent habilement les lieux à l’intérieur même du phare – les sous-sols, l'escalier – et les flashbacks qui expliquent bien des choses sur la raison de cette croisière qui a viré à la catastrophe. Nicola Genzianella et Sébastien Gérard se complètent très bien pour donner au dessin sombre du premier des couleurs aux dominantes plutôt angoissantes qui appuient une ambiance de polar très noir. Il n'y a aucun temps mort au démarrage de ce second volume, il faut donc idéalement replonger dans les deux tomes en même temps, pour savourer d'autant plus un scénario qui semble d'ailleurs idéal pour un film potentiel. Cette première incursion du scénariste de cinéma Olivier Mégaton dans le 9ème art est donc doublement prometteuse. On espère que d'autres idées originales comme celle-ci sont dans ses cartons.