L'histoire :
La société a été complètement chamboulée, tant dans son organisation, que dans son environnement. Les humains ont pompé les ressources de la planète ; et les océans, qui leur avaient jadis donné la vie, ont pris le dessus, devenant dévastateurs et entraînant des vagues d'immigrations sans précédent. Les gouvernements ont été incapables de gérer la situation, laissant la main à Systéma, une dictature néolibérale. Le niveau de la mer ne cesse de monter, et les océans se sont transformés en Nocéans, une vaste étendue d'eau morte, où la pollution a anéanti toute forme de vie. Dans ce climat tourmenté par les conflits sociaux et la protection des intérêts des riches, Atari a vu sa mère tuée sous ses yeux alors qu'elle n'était qu'une enfant. Une vieille femme, Iaia, est intervenue pour la cacher, et l'empêcher de faire une bêtise. Depuis cet événement, les deux femmes solitaires vivent ensemble. Mais Atari est rongée par la colère, l'envie de vengeance. Elle n'en peut plus d'être inactive, de ne pas se battre pour un monde meilleur comme l'aurait fait sa courageuse mère. Iaia préfère une vie sans histoires, quitte à s'effacer un peu, ce qui exaspère sa fille adoptive. Alors, lorsqu'elle va en avoir l'opportunité, Atari va rejoindre un groupe clandestin d'activistes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous avons déjà pu découvrir le travail de l'espagnol Efa dans Degas, la danse de la solitude ou encore Django main de feu. Il signe ici une nouvelle série qui devrait particulièrement plaire au lectorat young adult. Après des bouleversements climatiques et sociétaux, ce monde futuriste pas si improbable se retrouve en proie à un contrôle excessif et à des mouvements de révolte violents. Dans ce contexte, Atari est à la fois tiraillée entre une envie d'agir et la vengeance. Elle va alors intégrer un groupe d'activistes extrémistes. Cette expérience va la faire réfléchir sur la société qu'elle espère et sur les méthodes qui permettront au monde de progresser. Les illustrations mélangent la bande dessinée traditionnelle avec une pointe de modernité, et nous dépeignent une société presque familière. Les personnages sont expressifs, facilement identifiables. Toutefois, lorsque les plans sont moins resserrés, les graphismes sont légèrement différents, moins précis. On pourra peut-être aussi reprocher à ce premier tome de na pas exploiter suffisamment le terme de son titre, le Nocéan. En effet, celui-ci nous est rapidement présenté en introduction, avant de complètement disparaître dans le scénario, tout en faisant une nouvelle apparition en fin d'album. On imagine que tout cela sera développé par la suite...