L'histoire :
Oscar et son copain SDF Karthoum jouent au ping-pong dans un square public. Soudain, déboule le policier « Mille gâchettes » qui n’a de cesse de choper le garnement pour le ramener à son orphelinat. Une course-poursuite s’ensuit, qui se termine dans les jambes de trois chinois super musclés. Lunettes noires, tatouages et sous-vêtements Marcel, les chinois n’ont pas l’air de rigoler. Ils sont en train d'essayer d'attraper la petite Lin, pour la renvoyer à l’atelier clandestin où sa maman et son petit frère sont emprisonnés. Evidemment, Oscar et Lin parviennent à semer leurs poursuivants respectifs et sympathisent. Oscar emmène alors sa nouvelle copine dans le squat où il habite avec ses potes SDF. Il invente un bobard terrible pour que tous viennent en aide à Lin : il s’agit au bout du compte de retrouver son oncle Cheng, qui seul peut l’aider à délivrer tous les prisonniers chinois. Karthoum et les deux bambins sillonnent alors la ville en montrant la photo de Cheng un peu partout… Cela les amène devant le chef d’un réseau mafieux, qui tente de les attraper. Oscar et Lin parviennent à s’enfuir, mais Karthoum reste leur prisonnier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cinquième volet des aventures d’Oscar est sans doute le moins réussi de tous. Denis Lapière devait être en petite forme pour imaginer une aventure certes bondissante, mais d’un niveau d’ingéniosité en deça des autres histoires. L’imagerie asiatique au grand complet est évidemment de mise : il est ici question de clandestins, de karaté, de triades et de proverbes absconds… Ces histoires d’esclaves et de mafias ne sont pourtant pas très limpides et les méchants chinois – de deux sortes – ont une fâcheuse tendance à se confondre. En outre, la résolution finale semble bien commode et les mensonges d’Oscar manquent un chouya de pétillant. Peu importe pour les jeunes lecteurs : Oscar finit évidemment par remettre de l’ordre dans ce capharnaüm asiatique, aidé en cela par Elise, étonnamment transformée en distributeur de baffes. Sur ce châssis narratif, Christian Durieux reste d’une parfaite cohérence visuelle, à l’aide son style enfantin faussement simple (les baskets d’Oscar sont plus détaillées que son visage, qui lui est relativement proche de la « tête à Toto »…). Petit bonus : le temps de quelques jours, Oscar rejoint enfin (de son plein grès !) la fameuse « maison bleue », l’orphelinat d’où il s’échappe en permanence…