L'histoire :
En l'an 2780, sur la planète Terre appartenant désormais à l'espace confédéré, le jeune Caleb Swany reçoit son diplôme de fin de cycle. C'est le couronnement de la carrière militaire qu'il a embrassée quelques années plus tôt, après la mort de ses parents dans un attentat. Après la cérémonie, il est abordé par Evona Toot, une dignitaire de l'Office Diplomatique Intermondial, qui lui propose un stage dans son organisation, sur l'immense station Orbital. Une offre inespérée pour le jeune homme qui rêve de devenir le premier humain diplomate confédéré. Quelques années plus tôt, sa sœur Kristina a fugué et n'a plus donné de nouvelles. Mais au même moment, sur la planète Drenn, un jeune couple arrive à son hôtel dans la cité de Midaluss, à bord de leur magnifique aérospeed dernier cri. La personne qui s'occupe de garer leur véhicule à l'accueil n'est pas le réel portier, mais Kristina elle-même, qui a dissimulé son visage humain derrière un holomask. Elle s'enfuit au volant de l'engin et disparait dans les bas fonds de la ville, la subzone. Elle y retrouve son acolyte Zachary. Depuis leur fuite du clan des Cimes, ils se sont recyclés dans un trafic d'engins volés. Ils vont se voir proposer une nouvelle mission illégale par la Sandjarr qui rachète les engins : une expo de modèles hors de prix va bientôt avoir lieu sur Midaluss. Ils vont tenter d'en dérober un exemplaire. Mais la police est sur l'affaire, car Kristina a été identifiée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le raccord avec la série-mère de l'univers d'Orbital se précise : nous sommes aux débuts de la carrière de Caleb, donc avant le cœur du cycle de huit tomes dessinés par Serge Pellé. Kristina se trouvait avec Caleb le jour du spectaculaire attentat qui a tué leurs parents alors qu'ils étaient encore enfants. Et ils se sont retrouvés après les évènements que les auteurs nous racontent ici. Cette deuxième période exploite la richesse visuelle de l'univers créé dans la première série avec, cela dit, un ton général plus léger, à l'image du dessin d'Eric Chabbert et de ses visages plus enfantins. La puissance des paysages est toujours là, les architectures et les vaisseaux spatiaux sont très beaux. L'action est au rendez-vous avec, comme toujours chez Runberg, une propension à éliminer assez radicalement les protagonistes. Il n'y a pas beaucoup de blessés chez ce scénariste. Avec le retour de Caleb dans le récit, l'intérêt remonte. On se demande comment leurs deux destins vont se croiser, probablement pas de la manière la plus simple, puisque Kristina a choisi une carrière dans les trafics illégaux. Grâce à une approche plus grand-public et plus nerveuse, ce nouvel arc devrait toucher un public différent, qui peut d'ailleurs se lancer sans avoir lu Orbital. Evidemment, puisqu'on sait que les frère et sœur vont se retrouver, on perd un peu plus de complexité de l'intrigue que si on ne le savait pas. On est heureux en tout cas de constater qu'Orbital, en tant que concept SF, reprend vie, avec des personnages pleins de caractère, beaucoup d'action et une belle profusion d'images spectaculaires.