L'histoire :
Au paradis, les jours sont longs et monotones pour Saint-Pierre. En effet, ses journées se résument à accueillir de nouveaux défunts, à contrôler leur identité sur son ordinateur puis à leur autoriser l’accès au septième ciel ou les envoyer dans les flammes de l’enfer. Pour casser le train-train quotidien, le gardien des portes du paradis change sa manière de procéder en organisant des petits jeux. Ainsi, il joue à « un, deux, trois piano » et chaque client qui bouge est immédiatement envoyé en enfer ; puis il procède à une sélection à « Pierre, papier, ciseaux » où seuls les vainqueurs accèdent au jardin d’Éden. De son côté, Satan est en pleine déprime, il en a marre de jouer les méchants au cœur des enfers et de n’être aimé de personne. Après une visite chez le psychiatre, qui n’a rien donné, Saint-Pierre et Satan échangent leur place pour quelques jours. Ainsi retrouvent-ils le sourire et se sentent un peu comme en vacances. Après cet intermède, chacun reprend sa place et son travail quotidien. Du moins en apparence, car un bug informatique inverse le nom des personnes qui méritent de couler des jours heureux au paradis avec ceux qui doivent griller en enfer pour leurs mauvaises actions sur Terre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois ans quasiment après la sortie du précédent album, la série de l’au-delà Passe-moi l’ciel est de retour. Via des gags majoritairement d’une page, écrits par Janry, le dessinateur du Petit Spirou, la série raconte le quotidien du gardien des portes du paradis, Saint-Pierre, de manière humoristique et décalée. On ne change pas une formule qui gagne : ce nouvel album reprend exactement les mêmes ingrédients. Ainsi les gags avec Saint-Pierre s'alternent avec ses versions des paradis alternatifs (Ours blanc, Hérisson, Anaconda…), des gags autour de Satan et des enfers et aussi les running-gags autour de Bruce McLane, ersatz du John McLane interprété par Bruce Willis, qui meurt constamment dans la lutte face à son némésis. L’album enchaîne le chaud et le froid, avec des gags fendards et d’autres capillotractés ou manquant d’imagination. Surtout, on ne voit pas de grandes nouveautés au fil des albums. Cependant, avec un rythme espacé entre les tomes, il est toujours agréable de retrouver cet univers particulier alliant simplicité et efficacité. Deux éléments que l’on retrouve également dans la mise en images : Stuf ne s’embarrasse pas de détails ou de décors fouillés. Bref, sans atteindre le niveau de ses meilleurs homologues, cette série reste un agréable moment de lecture.