L'histoire :
Tout ceux qui connaissent Willy Lampil, l'auteur de Panty et son kangourou, vous le diront : non seulement il a un caractère de cochon, mais en plus il a une fâcheuse tendance à être pessimiste. Il a tout de même de bonnes raisons d'être comme ça : entre les enfants qui ne connaissent ni lui, ni son œuvre, et les adultes qui ne s'intéressent à lui que lorsqu'ils le prennent pour un autre dessinateur, il y a de quoi se fâcher. Et pour ne pas le rassurer, un sondage de popularité du journal Spirou place sa série à la dernière place du classement. De fait, son éditeur monsieur Dupuis trouve toujours une bonne raison pour lui refuser une quelconque augmentation. Malgré cela, Lampil continue inlassablement son travail, tout en bougonnant. C'est sa femme, son boucher, son pharmacien ou encore Raoul Cauvin son scénariste, qui le supportent et lui remontent le moral. D'ailleurs, concernant ce dernier, Lampil et lui s'entendent comme chien et chat ! Que ce soit de vive voix ou par téléphone, le duo se dispute très fréquemment. Cauvin va jusqu'à contacter d'autres auteurs de BD pour se trouver un nouveau collaborateur. Quand ce n'est pas Lampil qui se plaint des scénarios concoctés par son équipier, c'est Cauvin qui n'est pas satisfait des dessins. Néanmoins, ils finissent toujours par se rabibocher et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour ouvrir une nouvelle aventure des Tuniques bleues...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1973, le regretté Thierry Martens, rédacteur en chef du journal Spirou, a une idée qui lui permettra de découvrir de nouveaux talents. Il envisage de créer une rubrique appelé « Carte blanche » permettant aux amateurs de faire leurs premiers pas dans la bande dessinée via une histoire de deux planches. Or, pour avoir l'accord de Charles Dupuis, Martens précise que la rubrique servira également de récréation entre deux albums pour les auteurs confirmés. Parmi eux, le duo Raoul Cauvin et Willy Lambil sera celui qui marquera le plus les esprits, grâce à leurs gags de Pauvre Lampil. A cette époque, le Gaston de Franquin racontait à sa manière la vie à la rédaction du journal. Pauvre Lampil sera donc la première série à raconter la vie d'un auteur de bandes dessinées à domicile. Durant 22 ans, mais seulement 7 albums (la priorité étant mise à leur autre série qui cartonne, Les tuniques bleues), le duo racontera la vie d'un certain « Willy Lampil ». Via des gags majoritairement de deux pages, les auteurs mélangeront avec beaucoup d'humour et d'efficacité, parodies et vraies anecdotes. Ils adoreront brouiller les pistes en annonçant d'un côté que tous les historiettes sont vraies et de l'autre, que tout est bien romancé. Si la série fonctionne dans le journal, elle ne connaîtra jamais un grand succès en librairie, étant donné le grand écart de sortie entre deux albums. Cette intégrale réunit carrément les 7 albums et commence lorsque Lampil tente de se faire connaître, entre de prestigieux noms comme Peyo, Franquin et Roba. Ici, sa série d'origine se déroule en Australie et se termine lorsque le dessinateur a de plus en plus de succès via son association avec Cauvin et leur série se passant durant la guerre de sécession. Les albums sont précédés d'un dossier didactique de 35 pages. On retrouve même des gags inédits jamais parus en album à la fin du recueil, pour un total de 360 pages, à déguster selon ses envies !
