L'histoire :
Man Ray joue aux échecs avec lui-même, dissertant sur la peinture, qui est, selon lui, l'expression de la folie, une aventure intime déraisonnable. Si on s'en détourne pour une raison mercantile, on se laisse aller à un renoncement coupable. Tapi dans l'ombre de cette partie, Marcel Duchamp disserte avec lui et affirme que c'est la peinture qui s'est détourné de lui. Man Ray voit dans l'art de la photographie, un nouveau terrain de jeu et d'expression.
New York 1904. Le jeune Manny Ray traîne ses guêtres au Metropolitain Museum of Art où il admire les œuvres de peintres. Quand il revient chez lui, sa mère le prend en aparté pour lui parler des pinceaux et tubes de gouache qu'elle a trouvés. Elle veut savoir comment il a pu se les procurer. Il lui avoue que c'est Ted et Nick qui les ont chapardés en échange des cours de peinture qu'il leur donne. Sa mère est folle de rage. Man Ray et Marcel Duchamp continuent à disserter sur l'art, la peinture. Man Ray affirme que c'est la nature qui l'inspire, subjugué par Walden ou la vie dans les bois d'Henry David Thoreau.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle édition réunit dans cette intégrale dense le diptyque Peindre et Ne pas peindre consacré au photographe Man Ray (1890-1976), l'un des inventeurs du surréalisme, que tout le monde connaît pour son Violon d'Ingres et Paul Poiret (1879-1944), couturier et parfumeur, un des pionniers du mouvement art déco. Peindre ou ne pas peindre, telle est la question. Ici, il n'est point question d'Hamlet mais de grands artistes du début du XXème siècle qui ont marqué leur époque : Man Ray et Marcel Duchamp. Tous deux se rêvaient peintre, mais c'est dans un autre domaine qu'il ont exercé leurs talents créatifs. Dans la continuité d'Une Histoire de l'Art, Philippe Dupuy explore l'art et les artistes en toute liberté, chose qu'il a pu réaliser avec l'étonnant J’aurai voulu faire de la bande dessinée. L'artiste dessinateur se plaît à s'aventurer, à affirmer son goût pour l'expression artistique, en imaginant des passerelles surréalistes. Entre questions existentielles et réponses subtiles, il livre avec finesse ses pensées, nous entraînant dans son univers. Graphiquement, avec son trait hors case, Dupuy laisse libre cours à la création débridée, dans un noir et blanc coloré de beige. Cette intégrale passionnante amène chacun à réfléchir sur son rapport à l'art.