L'histoire :
Petit Poilu se réveille un matin de printemps, alors que les petits oiseaux chantent. Il s’en va petit-déjeuner en sifflotant, ce qui ne manque pas d’épouvanter le chat. Puis il part à l’école à pied, toujours muni de son sac à dos orange. Sur le chemin, il trouve une plume et s'amuse à la glisser dans ses cheveux, à la manière des indiens. Or plus loin, il tombe nez à nez avec un totem. Il ne peut s’empêcher de l’escalader pour voir s’il y a quelque chose à l’intérieur. Il regarde par la large ouverture d’un œil et… tombe dedans ! Dans sa chute, il traverse des sortes de nuages peuplés de symboles d’animaux divers. Il atterrit pile par l’ouverture en haut d’un tipi, les fesses dans un feu de camp. Evidemment, cela éteint le feu et la famille d’indiens réunie regarde bizarrement ce drôle d’inconnu tombé du ciel. Ils éteignent surtout rapidement les flammèches qui s’attaquent à son pantalon ! Ils lui souhaitent alors la bienvenue. Et la fillette de la famille l’emmène par la main pour aller jouer dehors. Petit Poilu et la petite indienne courent ainsi à travers la nature, jusqu’à un grand sapin qui les aide à grimper au sein de ses branches. De là-haut, la petite indienne sort un pipeau de son sac en entame une joyeuse mélodie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Céline Fraipont et Pierre Bailly nous ont fait peur ! En effet, cela faisait presque deux ans que Petit Poilu n’avait pas livré une aventure initiatique ! Le revoici donc qui fait moult découvertes anthropologiques autour de la thématique des indiens (d’Amérique). Il découvre les totems, les tipis, la proximité avec la nature, mais aussi… d’horribles bulldozers modernes qui ravagent la forêt. Evidemment, c’est super méchant de détruire ainsi la nature ! Alors Petit Poilu et sa nouvelle copine indienne tentent de se battre avec leurs armes… dérisoires. Que peuvent d’innocents enfants face à la déforestation industrielle ? Pas grand-chose… Plutôt que de luter frontalement, le propos de fond s’oriente vers la forte capacité de résiliation de la nature. Patience, pluie, quelques graines (et un jeu de tambourin shamanique, histoire d’accorder un rôle bénéfique à l’humain) finiront par permettre à la nature de se reconstruire. Et plutôt que d’affronter le méchant bulldozer, il est bien plus malin de le rallier à la cause écolo ! Tel est Petit Poilu, qui parvient une nouvelle fois à délivrer sa fable humaniste, à la hauteur des primo-lecteurs (sans texte), tout en respectant toujours les mêmes étapes narratives, comme un canevas rassurant pour les enfants.