L'histoire :
Comme chaque matin, le soleil se lève, Petit poilu aussi. Bonjour le chat, un pipi chancelant dans les toilettes, un œuf à la coque pour petit déjeuner, un bisou à la maman. Et le voilà parti à l’aventure, son sac sur le dos. Chemin faisant, il s’aperçoit qu’il patauge dans la boue. Il sort donc ses bottes de son sac fourre-tout et poursuit un chemin de plus en plus accidenté. Il finit par gravir un interminable escalier de boue, qui l’amène à travers les nuages. Enfin, tout en haut, il passe une tête au dessus de ces opaques cumulus roses et découvre… une maison de bonbons ! Des sucres d’orge poussent comme des arbres, des tas de smarties et de fraises Tagada gisent ici et là… Petit poilu croque, lèche et engloutit à tout va, avant de pénétrer dans la maison, qui ressemble d’ailleurs plutôt à une usine. Il y est accueilli par deux roquets hostiles. Une mamie aux cheveux grisonnants apparait alors pour renvoyer les toutous dans leur niche. Elle fait connaissance avec son invité surprise et l’embarque pour la confection d’un gâteau appétissant. Tour à tour, notre aventurier incorpore farine, beurre, lait et fraises. Puis mémé bonbon porte sa marmite au-dessus d’une immense machine. Elle verse la mixture par un étroit conduit et soudain… pousse Petit poilu dans le trou !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 4 tomes, on commence à bien connaître le schéma narratif récurrent des aventures de Petit Poilu. Les deux premières planches sont systématiquement consacrées au levé d’une journée ordinaire et au départ pour l’aventure ; la dernière, au retour au bercail et au souvenir rapporté de son extraordinaire journée. Entre les deux, notre petite touffe de poils juvénile et joviale vit mille expériences fantastiques et oniriques, rencontre des méchants et des gentils, et sort au moins une fois la photo de sa maman de son sac à dos, pour se redonner espoir quand ça va mal. Sur un dessin toujours hyper synthétique et d’une grande carté de Pierre Bailly, le scénario de Céline Fraipont, en plus d’être super gai et bourré de rebondissements inattendus, s’amuse à brouiller les clichés : après un vampire gentil (dans le tome 2), voici venue une mamy super méchante ! C’est astucieux et novateur, surtout pour les parents qui en ont leur claque de raconter toujours les mêmes histoires mièvres où ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Cette fois, Petit Poilu débarque dans une maison céleste faite de bonbons, qui n’a rien à envier à celle d’Hansel et Gretel du conte des frères Grimm. De louches en marmites, Petit Poilu se retrouve à trimer à la chaine dans une usine de sucreries. Faut-il y voir une première approche de la révolution prolétarienne et de la dénonciation de l’abêtissement spirituel des masses ?