L'histoire :
Suite à son déshonneur lors de l’affaire des sœurs Valence, « Madame » a attendu patiemment son heure pour se venger. Aussi, c’est lors de la naissance de Noa, deuxième fille de Kim, que Madame se décide à passer à l’action. Kim, élite majeur et à ce titre toujours sous la très haute protection de ProTECTO est donc intouchable, du moins pour ce qui est de lui prendre la vie… Rien n’empêche donc Madame d’incendier la pinède autour de la Villa de campagne italienne où se trouve Kim, seule avec ses deux filles. Puis de lui faire porter le chapeau en laissant ostensiblement sur place un briquet portant les empreintes de Kim. Comme rien n’est assez pour Madame, elle a aussi eu le culot d’enlever Noa pendant l’incendie tout en laissant croire à son assassinat par sa mère devenue folle. Kim est mise immédiatement aux arrêts. Elle se retrouve seule contre tous, dénigrée de son mari qui ne sait plus qui croire ou que croire. Le fait que la vie et la mort soit régis par une société inconnue, et qu’un agent chargé de donner la mort l’a prise en grippe, ne semble pas vraiment le convaincre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous ne sortirez pas indemnes de ce cycle noir et cynique qui fait de la mort son premier protagoniste. Cette fiction, initialement publiée sous le nom Mèche rebelle propose d’écrire à l’avance nos destins, gérés par une simple société commerciale. De quoi nous mettre face à nos angoisses métaphysiques : qui sommes-nous ? Pourquoi existons-nous ? Que deviendrons-nous après ? Mateo et Zidrou vont loin dans leur concept poussant le toupet à véritablement mener nos vies comme de la marchandise. Au dessin, Matteo réussit a trouver un style particulier tout à fait en phase avec l’atmosphère du récit. Le graphisme rappelle parfois le trait de Tronchet dans les Damnés de la terre associés, œuvre qui n’est finalement pas si éloignée que cela de ProTECTO dans la façon insolente de traiter son sujet. La palette des expressions des personnages reste cependant assez restreinte, la face ronde aux yeux écarquillés et apeurés revenant systématiquement et bien trop souvent pour véritablement surprendre. Le scénario poussé et cohérant de Zidrou termine ce diptyque sans véritable surprise mais joue plutôt sur la forme en essayant de surprendre régulièrement le lecteur. Reste à savoir comment cette série va continuer (et on le souhaite !) tout en réussissant à se renouveler.