L'histoire :
Voici venir le talentueux et exceptionnelle Willy Lampil ! Mais si, vous savez, l'auteur de la série Panty et son kangourou. Non ? Voilà tout le problème de Lampil : il est un auteur de bande dessinée comme les autres, à la différence prêt que personne ne semble le connaître, ni lui ni sa série. Willy a beau tout faire, il reste toujours dans l'ombre des grands auteurs de l'époque comme Peyo, Tillieux ou Walthéry. Un beau jour, les choses semblent enfin changer : Willly est invité à une émission télévisée pour y parler de son travail. Hélas, il déchante très vite, en apprenant du présentateur que s’il a été choisi c'est uniquement parce que tous les autres ont refusé. Pire, le présentateur ne le connaît même pas ! Un autre jour, c'est lors d'une émission radio où des enfants sont invités pour lui poser des questions, qu'il découvre que ces derniers n'aiment ou ne connaissent pas son travail. Plus tard, lors d'un référendum, sa série arrive 75e sur 75, avec seulement une popularité de 8% en France, 5% en Belgique et 2% en Hollande. Lors du festival d'Angoulême, il est soudainement et mystérieusement entouré par des journalistes qui ont des tas de questions à lui poser. Tout fier, Lampil se prépare à leur répondre lorsqu'il se rend compte que son étiquette a été intervertie avec celle d'André Franquin. Une fois le problème résolu, Willly se retrouve tout seul, puisque c'est Franquin que les journalistes voulaient interviewer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les quatre albums réédités, Pauvre Lampil est sans doute celui que le plus grand monde connaît. Tout d'abord, parce que la série fut un beau succès, qui dura le temps de 7 albums (de 1973 à 1995). Ensuite car quelques gags furent réédités dans le Journal de Spirou durant l'année 2006. Entre deux albums des Tuniques bleues, les auteurs Raoul Cauvin (au scénario) et Willy Lambil (au dessin) prennent plaisir à nous raconter les mésaventures d'un petit auteur qui débute, basé sur des anecdotes authentiques vécues par ledit Lambil AVANT le succès des Tuniques bleues, qu'il reprendra en 1972, après le décès de Louis Salvérius. Car ne vous laissez pas piéger par le résumé ci-dessus, les histoires qui durent deux pages sont très drôles. On y trouve un humour assez noir et caustique où plane très souvent l'ombre de Franquin. Ce dernier attire en effet tous les regards, au détriment de Lampil. Ses tranches de vie sont tout bonnement très agréables à lire, tous comme les dessins de Lambil, proches de ceux des Tuniques bleues excepté, bien entendu, au niveau des décors. Cet album, qui est la réédition du tout premier, est à conseiller à tout le monde, mais aussi particulièrement aux jeunes talents qui souhaiteraient se lancer dans la bande dessinée prochainement. Ils verront que ce métier est loin d'être facile ou de tout repos…