L'histoire :
Bruxelles, juin 1960. La Belgique est en pleine décolonisation, au grand dam de l’opinion publique, majoritairement hostile à ce processus. Éric Vermeer, jeune journaliste aux idées anti-colonialistes, se voit censuré son article par son rédacteur en chef. De son côté, Rose, sa compagne, une infirmière qui a grandi au Katanga, une province du Congo belge, soigne de nombreux colons rapatriés en Belgique. Un jour, elle reçoit la visite d’un homme qui lui remet un cadeau de la part de Raoul Van Lancker : un masque katangais, ainsi qu’un mystérieux pendentif. Cet homme est important aux yeux de Rose. A la mort de son père, il a veillé à ce que sa mère et elle ne manquent de rien. Elle décide de faire don du masque au musée de Tervuren. Le conservateur du musée est touché par la démarche et lui indique que le pendentif est sûrement un diamant rose. Une pierre qui va rapidement susciter les convoitises d’aventuriers sans scrupules…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pendant, les années 50-60, la décolonisation fut vécue comme un vrai traumatisme social en Europe. En Belgique, comme en France, la perte d’une colonie, ravivait un racisme latent à l’égard des peuples étrangers, communément appelés « sauvages ». En plantant le décor de l’histoire pendant cette période, on pouvait s’attendre à un récit poignant, avec une toile de fond politique (Lumumba arrêté par Mobutu et exécuté par des soldats sous le commandement d‘un officier belge). On est déçu par le côté quelque peu mielleux du récit concocté par Thilde Barboni. Les émotions sont certes présentes, mais trop adoucies pour nous prendre au corps. Le crayon délicat de Séraphine accompagne avec subtilité l’histoire. Mais elle reste plus à l’aise pour croquer les scènes de vie, les dialogues entre personnages, que pour les séquences en mouvement (entraînement de boxe, affrontement sur le pont). Dommage, le sujet de départ était intéressant…