L'histoire :
Pour l'anniversaire d'Amandarine, Auguste, le père, et Elizabelle, la grande sœur, cherchent le cadeau idéal. Ils ont alors l'idée de commander un hamster siglé « Mattonvu » sur le site de « La fabrique », une entreprise spécialisée dans la confection d'animaux de compagnie sur mesure. Pour le caractère, ils choisissent un animal joueur et sage comme le hamster de Britney Spears, dont Amandarine est fan. Quelques jours plus tard, le paquet arrive. Mais lorsque la jeune fille l'ouvre, elle trouve une bête affreusement laide : cela semble être un croisement entre un hamster et un rat d'égout. Cette sale bête se met même à vomir sur la table. En larmes, Amandarine s'enferme dans sa chambre en hurlant qu'elle déteste sa famille. La bête, quant à elle, débite des horreurs et des grossiertés aux membres de la famille. Heureusement, aucun d'eux ne comprend ce qu'elle dit, en raison de sa petite taille. Après moult hésitations, la famille décide de garder ce monstre qu'ils baptisent « Bestiole ». Pour le père, la cohabitation avec Bestiole sera un très bon apprentissage de la différence, ce qui fera le plus grand bien à sa plus jeune fille. Bestiole, qui semble habité par une haine féroce, passe ses journées à faire des bêtises. Il urine tous les matins dans les céréales d'Amandarine, échange les sous-vêtements des deux sœurs, nettoie les brosses à dents avec de l'anti-calcaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au scénario de cette nouvelle série tout public, on retrouve Maïa Mazaurette, co-auteure des Pêchés mignons en compagnie d'Arthur de Pins. Dès le début, l'histoire nous embarque, grâce à son ton irrévérencieux et impertinent. Pour le contexte, prenez une société légèrement futuriste où les humains peuvent commander et assembler un animal de compagnie doté d'un caractère sur mesure (beau, propre, calme...), un peu comme on compose une pizza. Une erreur génère alors la production de bêtes monstrueuses, directement livrées à diverses familles. La famille d'Auguste se retrouve donc avec une bête aussi laide que méchante. Elle passe en effet son temps à balancer des grossièretés savoureuses... Ouf, a contrario du lecteur, la famille ne les entend pas. Comme tout méchant qui se respecte, Bestiole accumule ensuite les crasses à longueurs de journée. Déjà très drôle, le récit devient encore plus marrant lorsque les bêtises de Bestiole lui retombent dessus ou encore quand les membres de la famille attribuent leurs propres crasses à l'abominable bête. La première partie du récit est donc particulièrement jouissive et plaisante. En revanche, la deuxième avec Bestiole et d'autres créatures ratées en plein Paris, se révèle moins intéressante et laisse un petit sentiment de longueur. Les dessins sont réalisés par Jean-Paul Krassinsky, qui livre du très bon travail en mêlant intelligemment imaginaire (le bestiaire de monstres) et réalisme (l'univers où se déroule l'histoire). Une série originale est née, finalement fort agréable...