L'histoire :
Salvatore est un chien garagiste au talent de mécanicien réputé. Pour avoir la paix et ne pas être débordé par les clients, il s’est installé en haut d’une montagne. Mais il est surtout un peu misanthrope. Il ne supporte pas qu’on le dérange alors qu’il déguste son met favori (la fondue savoyarde), ou pendant qu’il fume sa cigarette en lisant son journal. Lorsque Amandine, la grosse truie myope, vient sonner à sa porte justement à ce moment, il n’hésite pas à les faire poireauter, elle et sa voiture, 2 heures dans la neige. Enfin, il daigne se pencher sur la voiture d’Amandine. Tandis que cette bavarde s’impatiente, il l’envoie se restaurer à l’étage supérieur… et en profite pour dérober une pièce du moteur ! Aussitôt, il la cache parmi une multitude d’autres, dans un carton isolé. Salvatore serait-il un voleur ? Que nenni ! Il se contente simplement de retirer les pièces superflues sous les capots des voitures qu’il répare, de ci de là, dans le but de réaliser un plan secret ! En effet, ce cachottier a bâti toute sa vie autour d’une idée folle : construire un super véhicule capable de l’emmener rejoindre Julie, son amoureuse, de l’autre côté de l’Atlantique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le graphisme de Nicolas de Crecy est au départ déroutant, exécuté dans son style si personnel, « gribouillé mais précis ». Les proportions, la mise en scène et les profondeurs… tout est parfait, mais dessiné d’un trait tremblotant, comme réalisé par la mauvaise main. Nicolas De Crécy n’est pas du genre à réaliser un dessin accessible au grand public (snobisme ?). Ce premier tome de Salvatore est cependant franchement réjouissant ! Les aventures ordinaires de ce super « mécanichien » sont fraîches, truculentes et pleines d’humour. En dehors de tous les stéréotypes, De Crécy place ses animaux dans des situations tantôt graves, tantôt absurdes, tantôt burlesques. Il est assez surprenant de voir un taureau annoncer au téléphone portable son décès imminent en plein spectacle de tauromachie… et l’instant suivant d’assister à une scène interminable et burlesque de voiture qui vole. Embourbés dans des préoccupations qui sont autant d’aberrations contemporaines, ses personnages sont plus vrais que dans bien des séries dites réalistes. Une série surprenante, à découvrir de toute urgence !