L'histoire :
Yvan, Leïla, Camille, Terry et Dodji, sont quatre enfants rescapés d’un mystérieux phénomène qui les a rendus apparemment seuls à la surface de la planète. Ils sillonnent le pays sur autoroute, à bord d’un bus anglais aménagé, à la recherche d’autres « survivants ». Poursuivis par une meute de chiens sauvages, ils aperçoivent soudain sur leur droite une voiture qui leur fait des appels de lumières pour qu’on les accompagne ! Ravis d’avoir trouvé ces rescapés, ils la suivent et trouvent ainsi refuge dans un parc d'attraction aménagé en forteresse par une communauté d'enfants. Son nom : le « Clan du Requin ». A sa tête se trouve Saul, fils du millionnaire propriétaire du parc. Au centre du parc, un bassin artificiel où nage un grand requin blanc que l'on nourrit de chiens jetés vivants en pâture. Malgré l'hospitalité de Saul, la personnalité de ce dernier ne les laisse pas indifférents : charismatique et courageux, il se révèle également autoritaire et mystérieux. Un jour, alors qu'est imposée une cérémonie de mariage, tout s'emballe : Camille est désignée pour devenir la femme de Saul et Dodji est arrêté pour port d’arme à feu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti n'ont rien inventé avec Seuls, et ils ne le cachent pas. En effet, la comparaison avec la série télévisée américaine Lost n'est plus à faire, les romans Sa majesté des Mouches de William Golding ou Je suis une légende de Richard Matheson sont autant de classiques qui ont inspiré l'écriture de tels thrillers palpitants. Ici, le rôle principal donné aux enfants aurait pu laisser craindre une intrigue mièvre et naïve. Il n'en est rien. Le cadre est volontairement ironique : quoi de plus excitant et de plus inquiétant pour une bande d'enfants abandonnés à eux-mêmes, qu'un parc d'attraction ? Sur cette excellente idée, les personnages, à l'image de Saul, pivot intriguant et mystérieux de ce troisième opus, révèlent également des personnalités profondes et complexes. Au scénario, Fabien Vehlmann réalise un véritable coup de maître en maintenant le suspens à son comble, évitant une répétition lassante de procédés dramatiques stéréotypés. Les indices s'accumulent peu à peu, à tous les niveaux, concernant même l’intrigue globale de leur étrange solitude, et la tension ne désenfle pas... Le dessin de Bruno Gazzotti est lui aussi impeccable. On reconnaît la patte du dessinateur de Soda pour mettre en scène une histoire aussi sombre que touchante. Qui dit mieux ? Ce troisième tome est dans la continuité des précédents et promet une suite tout aussi réjouissante. A suivre...