L'histoire :
Sofia vit en bord de mer avec sa sœur Tea. Les jeunes filles sont très différentes. La première aime surfer, être proche de la nature, prendre le temps de sortir, de se cultiver, de s’aérer. La seconde est plus introvertie, plus geek. Elle passe son temps en ligne, à surfer sur les réseaux sociaux ou à échanger virtuellement avec ses amis. Ce jour-là, Sofia part profiter des vagues. Elle a un rituel : sur la plage de la chaise rouge, les surfeurs doivent s’installer avant d’aller à l’eau. Ils demandent la permission à la nature de profiter de ses atouts. C’est l’un des moments favori de Sofia. La seconde règle de surfeuse que s’impose la jeune femme, c’est de se détendre, de respirer et surtout de se rappeler qu’il ne faut pas dominer la vague. Pendant ce temps-là, Tea parle d’une autre vague avec ses amis. Elle cherche « la vague » qui serait susceptible de sauver le web. Cela permettrait de créer un nouvel espace dans le web, pour permettre de stocker plus de données, d’éviter d’en effacer. Or pour certains, cela ne serait qu’une légende, même si Tea est convaincue du contraire. Alors qu’elle débat vivement avec ses amis, sa sœur frappe à la porte de sa chambre. Elle veut lui proposer une sortie sur la plage, cela fait tellement longtemps que Tea n’a pas mis les pieds dehors… Tea n’accepte pas la proposition, mais elle est d’accord pour faire une course à sa place. Sofia part skater seule, mais au détour d’un virage, un phénomène étrange se passe… Elle se retrouve propulsée dans un nouveau monde inconnu ! Aurait-elle réussi à se propulser directement dans le web ? Serait-elle passée de la réalité à la virtualité ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas de doute, cette nouvelle série publiée chez Dupuis est bien l’œuvre de Davide Tosello. Au premier coup d’œil, nous reconnaissons son style, que nous avions découvert avec ses précédentes BD jeunesse Blue au pays des songes. Le personnage principal rappelle fortement l’héroïne Blue dans les graphismes : on retrouve ses grands yeux, la même chevelure. Le choix des couleurs ici, est également similaire à son précédent travail. Forcément, il sera question de surf, de vague, donc la couleur bleue est prédominante. Toutefois, nous changeons d’univers, pour passer dans un monde de science-fiction dominé par le web. Le fossé entre monde réel et monde virtuel se creuse, et le numérique prend le dessus. Sofia est loin de ces préoccupations, mais elle va se retrouver malgré elle propulsée dans une autre interface. On notera que cette transition du personnage, du réel au virtuel, n’est pas forcément la plus lisible, visuellement, pour les lecteurs. Le scénario conserve une grande part de mystères. Au début de la lecture, nous pouvons être déstabilisés car nous n’avons pas encore toutes les cartes en main pour saisir les enjeux. Puis progressivement, l’auteur lève le voile sur ses interrogations. Le travail graphique est soigné, réussi et immersif. La couverture ne reflète cependant pas complètement la richesse de cet univers, ni l’aspect SF/mondes virtuels : des lecteurs attirés par ce style d’ambiance pourraient passer à côté de l’ouvrage en librairie. Scénaristiquement, le rythme est soutenu, passant d’un personnage à l’autre, jouant sur les frontières entre réel et virtuel. Pour parfaire l’immersion, Davide Tosello a inséré des cassettes audio dans la narration, avec un titre de chanson et un artiste, pour que nous puissions être plongés dans une ambiance sonore en adéquation avec le récit.