L'histoire :
Fantasio auditionne pour jouer son propre rôle dans un film qui doit mettre en scène ses aventures. La directrice de casting le trouve trop vieux pour l'interpréter et le grime donc en Comte de Champignac. Mais peu convaincue, elle lui indique que la production le rappellera... Ce qui a le don de mettre en rogne. En rentrant chez lui, il essaie ses vieux costards mais comme il a pris un peu de poids avec l'âge, les boutons pètent les uns après les autres. Fantasio prend un coup au moral, il se sent ringard. Heureusement, Spirou est là pour le rebooster. Après tout, Charlie Chaplin est bien arrivé 3ème au concours de sosies de Charlot ! Mais rien n'y fait, la déprime s'installe dans la tête de Fantasio, qui n'assume pas sa calvitie. Après un coup de la production, Spirou décide d'emmener son fidèle acolyte à bord de la mythique et vintage Turbotraction, sur les lieux du tournage. Sur place, ils s'incrustent sur le plateau D et Spirou tombe nez à nez avec son meilleur ennemi, c'est à dire... l'acteur qui' l'incarne à l'écran. Alors que le comédien part dans une logorrhée narcissique, Fantasio subtilise ni vu ni connu une fiole de Champilpoil. Un acte qui aura de lourdes conséquences pour le journaliste...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre mois chrono ! Olivier Bocquet au scénario, Alexis Sentenac au story-board, Brice Cossu au dessin et Johann Corgié aux couleurs : tel est le défi relevé haut-la-main par ces mousquetaires de la BD. Dare-dare (motus), ils ont pondu leur Triomphe de Zorglub dans un temps limité pour faire écho à la sortie ciné des Aventures de Spirou et Fantasio, le 21 février 2018. Ce film possède d'ailleurs un casting de choix avec Alex Lutz (Fantasio), Géraldine Nakache (Secotine), Christian Clavier (Comte de Champignac), Ramzy Bedia (Zorglub), plus un inconnu dans le rôle du célèbre Groom (Thomas Solivères). Plutôt que de faire une adaptation stricto-sensu du film, qui n'aurait eu qu'un faible intérêt (sauf peut-être marketing), le quatuor a choisi de raconter l'histoire des vrais personnages confrontés à ceux qui vont jouer leurs rôles. Le scénario d'Olivier Bocquet est plein de pep's, avec de nombreuses références au 7ème art (Chaplin) et au 9ème art (les coiffures de Fantasio retrouvant ses cheveux valent leur pesant de cacahuètes avec le look cheveux fous de Rahan, les macarons de la Princesse Leïa et les nattes d'Astérix). Certes, les interrogations autour de cette sortie seront au rendez-vous et donnent une curieuse impression, comme si l'éditeur s'octroyait un droit de réponse aux critiques qui émaneront du film (Spirou est un groom voleur !). Graphiquement, on est loin des Spirou classiques ou des Spirou vu par... (les lecteurs traditionnels seront-ils déboussolés ?). Le dessin de Cossu japonisant donne un coup de boost au groom, comme s'il draguait ouvertement (cash en langage djeuns) le public ado avec des perspectives dynamiques, des expressions faciales exagérées et des placements produits clairvoyants (Frnck, la comédie musicale, planche 9).