L'histoire :
L’humanisme utopique du comte de Champignac n’a d’égal que son inventivité. Désireux de venir en aide aux populations assoiffées du tiers-monde, il a mis au point un appareil permettant de geler d’énormes quantités d’eau en un quart de seconde. Puis, se rendant compte des problèmes logistiques posés par la chose, il a inventé le Nébulozitor, machine volante capable d’aspirer l’eau pour la transformer en nuage, et de faire pleuvoir à volonté. Interviewé sur ces inventions par Spirou et Fantasio, il n’a pas le temps d’aller au bout de sa démonstration : deux robots géants l’enlèvent et lui dérobent son invention. Nos héros tentent désespérément de le retrouver, lorsqu’un flash d’informations les mets sur sa piste. En effet, sur les images télévisées, alors qu’une inondation sans précédent submerge Paris, ils remarquent un des robots kidnappeurs. En route pour la capitale, ils découvrent bientôt que cette catastrophe est le fait d’une vieille connaissance de Champignac, Miss Flanner, à l’origine de l’expanseur d’eau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Six ans sans nouvel album de Spirou et Fantasio à l’horizon, ça commençait à faire long. Pour le dernier épisode, Machine qui rêve, Tome et Janry avaient tellement relooké le design de nos héros, que le ton était en passe de devenir trop grave pour une série tout public. Les éditions Dupuis (propriétaires des personnages depuis 1943) ont alors souhaité renouveler l’équipe. Spirou n’en est pas à son premier passage de témoin : huit générations d’auteurs se sont succédés depuis 1938 pour animer ce héros… septuagénaire ! Le voilà donc sous la plume de Jean-David Morvan et José-Luis Munuera, qui réalisent déjà ensemble la série Nävis. Au dessin, Munuera respecte parfaitement le ton de la série, tout en parvenant à imposer son propre style. Ce catalogue des monuments clés de la capitale, inondés sous des dizaines de mètres de flotte, est des plus réjouissant. Le Louvre, l’Opéra, Beaubourg, la Gare du nord, les Halles, le Sacré-Cœur, les Tuileries, les catacombes, la place de l’étoile… Bizarrement, la tour Eiffel n’est présente qu’en couverture. De son côté, l’intrigue de Morvan tente de renouer avec la grande période Franquin, mettant en scène des évènements parfaitement déjantés. Les caractères propres aux personnages sont respectés : l’inventivité du comte de Champignac est plus que fertile, Fantasio est toujours colérique et Spirou un monstre de vertu. Mais n’est pas Zorglub qui veut ! Ce nouveau vilain (une vilaine, en l’occurrence), sortie de nulle part, est mue par des motivations bien floues. Elle est aussi peu crédible que la conclusion de cet épisode est décevante. Il est difficile de rivaliser avec Franquin.