L'histoire :
Spirou et Fantasio sont en visite à Champignac, notamment parce que Fantasio est en quête d’un sujet pour tester son nouveau matériel photographique. Ils se promènent en ville, accompagnés de Spip et du marsupilami, lorsque se déroule derrière eux une scène presque anodine : le marchand de journaux se fait mordre la main par son chien, comme si l’animal ne reconnaissait plus son maître. Les deux amis se séparent car Fantasio doit passer chez le photographe acheter de la pellicule. En effet, le marsupilami a joué en exposant à la lumière toutes ses bobines… Spirou rentre quant à lui au Château, en l’absence du comte parti à un congrès de mycologie. Mais le soir arrive et Fantasio n’est toujours pas rentré. Spirou se fait à dîner seul, puis il va se coucher, pensant que Fantasio attend que l’orage en cours passe termine pour rentrer. Mais le lendemain matin au réveil, il n’y a toujours pas de Fantasio. Cette fois, Spirou est très inquiet. Il tente de se servir du flair du marsupilami pour remonter le piste de son ami. L’animal à longue queue dégotte dans l’herbe alentours une statuette de 10cm de haut, à l’effigie de Fantasio. Spirou est stupéfait par le niveau de précision des détails de cette reproduction. Et s’il ne s’agissait pas d’une reproduction, mais de Fantasio lui-même réduit et figé en miniature ?! Spirou tente une expérience en prenant les empreintes digitales de la miniature pour les comparer, une fois agrandies, à celles de Fantasio…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Spirou et les petits formats est une aventure bien connue des collectionneurs de la série classique Spirou et Fantasio. Elle fut réalisée en 1964 par un Franquin au summum de son art, aidé par Jean Roba, qui sera bientôt aux commandes de sa propre série, Boule et Bill. L’aventure est bien connue car elle est inscrite en seconde partie de l’album Spirou et les hommes bulles (tome 17). Sa longueur de 30 pages aurait d’ailleurs mérité d’afficher son titre en tant qu’album à part entière. Ce format court et hybride résulte en fait d’un partenariat promotionnel de l’époque entre le quotidien Le Parisien libéré et les éditions Dupuis. Entre la prépublication première dans le Parisien libéré et la version album, de nombres retouches de découpage ont été apportées… puis en 2010, Frédéric Jannin a re-colorisé le tout, selon la direction artistique de la fille de Franquin. Cette édition prestige et spéciale est l’occasion de découvrir cette histoire selon différentes versions : la version album de 2010, la version en noir et blanc sur planches continues, puis enfin la version en strips tels que prépubliés à l’époque, accompagnée de nombreux et riches commentaires rédigés par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault. Le couple érudit poursuit ici sa vaste entreprise documentaire, approfondissant l’âge d’or de Marcinelle à destination des lecteurs profanes. Le « maître » Franquin méritait bien ça.
