L'histoire :
Théodore Poussin réunit son équipage sur le pont. Il souhaite les avertir qu'ils seront bientôt au terminus de leur voyage. Dans 5 ou 6 heures, l'île du Capitaine Crabb sera en ligne de mire. Le bateau n'abordera pas l'île mais mouillera à l'abri de Sulu Pudong, un îlot voisin où s'abrite un paisible village de pêcheurs. Alors qu'il s'apprête à exposer son plan à sa garde rapprochée, Martin demande à s'entretenir avec Poussin. Il a des doutes concernant la loyauté de Novembre. Poussin balaye ces soupçons d'un revers de main. Sur le pont, Novembre discute avec Chandelle en lui disant que Poussin va lui confier une mission périlleuse et qu'il devra l'accepter. Ce qui n'enchante pas Chandelle ! Pendant ce temps, Poussin pose le pied sur la terre ferme et discute avec le chef du village pour lui acheter tous ses petits bateaux. Sur l'île de la Tortue, Crabb se gausse devant le petit deux-mâts. Ce n'est pas avec cette armada que poussin le fera tomber et lui tirera les oreilles ! Rien ne se passe jusqu'à ce que deux coups de feu retentissent. Un canot est mis à l'eau et vient en direction de l'île. À son bord, Mickymos et Chandelle. Les deux hommes viennent de s'échapper pour rejoindre le Capitaine Crabb...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Outre les dernières pages de l'histoire du Dernier Voyage de l'Amok dans un noir et blanc élégant qui met en avant le trait de Frank Le Gall, ce cahier (ou plutôt carnet de voyage) fait la part belle aux esquisses du dessinateur, amoureux des horizons et de l'aventure. Mais le plus intéressant réside dans l'annexe avec une interview pleine d'enseignements. Après avoir évoqué ses références littéraires, cinématographiques et son parcours jusqu'à cet album, Frank Le Gall partage ses inspirations en terme de 9ème art. Bien sûr, les classiques du genre sont au menu : Astérix, Tintin, Lucky Luke, mais aussi Krazy Kat, Popeye. En figure tutélaires, il n'hésite pas à nommer Hergé et... Crumb ! Il revient sur son parcours de Pouce de Plein-Vent à Valry Bonpain en passant par son Spirou Les Marais du Temps. Il évoque sa souffrance d'être catégorisé « ligne claire », un résumé trop simpliste de son art graphique. Raison pour laquelle, il a fait évoluer sa façon de raconter des histoires et se détacher de cette image erronée. Il évoque aussi son après Les Jalousies où il s'est octroyé une parenthèse salvatrice, lui pour qui la bande dessinée n'est pas une obsession. « Avoir l'âge de sucrer les fraises en redessinant un 200ème album. Jamais, au grand jamais, je n'ai voulu ça ! ». Il n'en demeure pas moins que c'est un grand plaisir de retrouver notre Théodore, en espérant que ce ne soit pas ici son dernier voyage...