L'histoire :
Théodore Poussin a posé ses valises sur une petite île perdue de l’archipel indonésien. Il possède maintenant une plantation de cocotiers qu’il exploite avec Monsieur Martin. Tous deux ont confié à M. Bouis le rôle de contremaître. Barthélemy Novembre veille toujours aussi fidèlement sur Théodore. Cette petite communauté vit au rythme de la plantation et des échanges commerciaux… jusqu’au jour où débarque Chouchou Bataille, une ancienne conquête de Théodore. La surprise passée, Théodore se laisse rapidement séduire de nouveau, au grand dam de Monsieur Novembre qui renchérit en goujateries de tous genres pour faire fuir la jeune femme. Outre le fait qu’elle bouleverse leur équilibre, il l’a soupçonne de ne pas dire toute la vérité sur les réelles raisons de sa présence. De flirts en pique-niques, Théodore délaisse la plantation, laissant le cruel Bouis régner en despote tortionnaire sur les autochtones. Avant d’embarquer avec Chouchou sur le bateau qui va les amener en ville, Théodore découvre dans la chambre de cette dernière une correspondance qu’elle entretient avec son époux, ancien ami de Théodore. Trahi, il part seul pour la ville, laissant sa petite communauté face aux risques de piraterie toujours présents dans ce territoire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 12e épisode marque une certaine maturité du héro. Au lieu de s’épuiser à force d’aventures sur tous les océans, Théodore Poussin pose ses valises et se bâtit une vie responsable, dans le négoce. Lorsque son passé le rattrape à travers l’arrivée impromptue de Chouchou Bataille, on bascule alors dans une traditionnelle histoire d’amour mêlée de sentiments exacerbés, de jalousie et d’espoirs déçus. Le véritable intérêt de ce nouveau récit se situe en toile de fond, où l’on découvre la situation miséreuse des employés, maltraités, rongés par la maladie. Aucun de nos héros ne semble d’ailleurs avoir un quelconque intérêt pour ces pauvres malheureux. Ainsi à la page 19, le débonnaire M. Martin en costard cravate, gros cigare aux lèvres, vient vérifier l’avancée du travail dans la plantation, aveugle à la condition des ouvriers. En plus de cette histoire de mœurs, Franck le Gall donne subtilement dans la chronique sociale. Le dessin reste fidèle à son style, sorte de ligne claire à la Tintin qui fonctionne parfaitement depuis le premier épisode.