L'histoire :
Kiki a disparu. Dans de beaux draps, Tif et Tondu remuent ciel et terre pour retrouver leur amie, sans savoir si elle a été l'objet d'un enlèvement crapuleux ou si elle s'est fait la malle pour une fugue amoureuse. Avant de se rendre chez Kiki, Tif interroge quelques témoins pour savoir s'ils en savent plus sur cette étrange affaire. Sur les conseils de Négus, il cuisine la vieille Lucie qui lui parle d'un certain Ronny Gomez, alias Ronigo. Le bruit court qu'il serait sur un gros coup : un enlèvement ! Il traîne souvent au Sélect, un bar avec une table de jeu dans l'arrière-salle. Alors qu'il prévient son ami Tondu depuis une cabine téléphonique, un camion poubelle fonce sur lui et manque de peu de l'écraser. Un accident étrange, car le conducteur de l'engin était sorti pour aider une jeune femme à déplacer son véhicule... surtout qu'une ombre mystérieuse quasi invisible était au volant ! Après cette terrible mésaventure, Tif se rend au domicile de Kiki pour retrouver Tondu, qui lui propose d'aller au 13, place de la République, à Fontainebleau... Une info qu'on vient de lui donner au téléphone !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième cahier marque le dernier chapitre du futur album de Tif et Tondu, version Blutch et Robber autour de la marotte (Mais où est Kiki ?) qui trouve ici son épilogue ! Dans une ambiance très fifties, digne des Tontons flingueurs avec une galerie de personnages savoureux, nos deux héros en avalent des vertes et des pas mûres. Le scénario de Robber est une vraie réussite et les séquences s'enchaînent à vau-l'eau. La scène au Goulag Klub vaut son pesant de cacahuètes, avec membres de la Cosa Nostra, des yakuzas, des loups gris turcs, du cartel de Cali, des triades chinoises, de la nuestra familia mexicaine... Tout ce qui trafique tue, vole et rackette aux quatre coins de la planète est réuni en un même lieu, pour découvrir une terrible arme. Ça va canarder et souffler dans les bronches ! Frère de Robber, Blutch s'accommode parfaitement de l'héritage de Rosy et Will, sans laisser de côté son coup de crayon légendaire (ah les célèbres hachures de Blutch !) qui accorde une part d'ombre au récit. Les douze dernières pages en crayonnés montrent l'antichambre de la créativité de Blutch et laissent planer le mystère des cases définitives que l'on pourra voir quand l'album définitif sortira. En attendant, l'antiquaire sauvage, le roman de Robber, illustré par Blutch. Les fans de Tif et Tondu sont aux anges !