L'histoire :
Un soir d'été, Yoko, Emilia, Victor et Pol enregistrent un concerto de piano joué par leur amie Ingrid, dans une salle du château de Rheinstein, sur un éperon rocheux au bord du Rhin. Or si l'interprétation d'Ingrid est impeccable, Yoko déplore que la bande son ait été gâchée, un bref instant, par un bruit de fond parasite. Elle sort sur la terrasse afin de prendre l'air. Elle est alors frôlée par un drone, qui active aussitôt l'apparition d'un survoleur vinéen garé là, qui l'attend. Instinctivement, Yoko prend place à bord et elle reçoit un message de son amie à la peau bleue Khâny, qui la réclame expressément auprès d'elle. Yoko a toute confiance en Khâny, aussi accepte t-elle de se laisser convoyer vers le Loch Castle écossais, en compagnie d'Emilia et de la petite Rosée. Une heure et 900 km plus tard, le survoleur se pose au fond d'une grotte cachée. Les trois passagères en descendent et empruntent un escalier de pierres. Elles traversent une incroyable église taillée dans la craie et se retrouvent finalement dans un ascenseur high-tech, qui les descend plus profondément dans les entrailles de la Terre. Là, Lâthy, une amie vinéenne, les attend avec des traducteurs et un autre survoleur, pour les emmener encore plus bas, au fin fond de gouffres titanesques. Enfin, elles retrouvent Khâny, qui les informe d'une grave nouvelle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yoko Tsuno est une héroïne survivante de l'âge d'or de la BD (des années 70-80), toujours dessinée et scénarisée par son créateur, Roger Leloup (83 balais au compteur !). Au cours des 27 albums précédents celui-ci, l'électronicienne japonaise a souvent été confrontée à la science-fiction des vinéens, des extraterrestres à la peau bleue qui se sont construit d'incroyables bases dans les sous-sols de la Terre. Mais elle a aussi investigué dans notre monde cartésien, et elle a encore voyagé dans le temps. Dans ce tome 28, Leloup fait un amalgame un peu indigeste de toutes ces thématiques qui lui sont chères. Dans les entrailles de notre planète, Yoko et ses nombreuses connaissances se confrontent à des problématiques de science-fiction troglodyte, de sorcellerie celtique, de valets robotisés et de dragons gigantesques. On croise une déesse géante, Merlin et Iseut, mais pas Tristan ; on peine surtout à comprendre le fin mot de l'aventure, tant elle est confuse dans sa finalité, ses ressorts et ses rapports psychologiques. On confond amis et ennemis, on supprime la force intermoléculaire de la matière, on se bat aussi avec des épées, mais aussi à grands jets de feu et d'éclairs sortis des mains... Ouyouyouille. Sur le plan graphique, en marge de nombreuses séquences de discussions entre personnages statiques, Leloup nous gratifie cependant toujours de quelques scènes innovantes et spectaculaires : dans les gouffres, sur le dos de tortues géantes, au cœur d'une cathédrale technoïde... Quelle inventivité et quelle œuvre !