L'histoire :
Par une journée pluvieuse, Aton la momie fait du stop au bord d’une départementale du nord de la France. Coup de blues. Marre de son poste de merde au stand des barbes-à-papas du parc d’attraction Zombillenium. Envie de revoir le Caire. Evidemment personne ne s’arrête… hormis la voiture de Francis le vampire et Sirius le squelette, qui le décident à revenir. Sur le chemin du retour, ils tentent de lui faire comprendre que Zombillenium, c’est une aubaine pour lui : même s’il n’arrive plus vraiment à effrayer le public, les vrais monstres n’ont pas trop leur place ailleurs. Une erreur d’inattention de la part de Francis et Blam : leur voiture renverse un quidam qui traversait la route. Mort sur le coup. Pour faire disparaître toute trace de cet accident, Francis le croque rapidos à la gorge et l’embarque. Aurélien devient instantanément un vampire. Au début il ne comprend pas ce qu’il lui arrive… comment et pourquoi vient-il d’être embauché au stand des barbes-à-papas de Zombillenium ? Une minute plus tôt, il tentait de braquer le café du coin. Dépressif, il n’avait plus rien à perdre, depuis qu’il avait appris que sa femme le faisait cocu avec son prof de taï-chi. Le braquage avait lamentablement foiré : il avait été entourloupé par un tour de Gretchen, la petite sorcière stagiaire qui se trouvait là. Désormais, elle l’aide à prendre ses repaires au sein de l’administration du parc, une vaste entreprise comme les autres, avec ses objectifs économiques et ses mouvements syndicaux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Arthur de Pins avait déjà pas mal épaté la galerie avec ses Péchés mignons, qui avaient révélé au grand public son immense talent pour l’infographie 3D, ainsi qu’une verve humoristique djeunz et moderne. Mais l’exercice aurait dernièrement un peu tendance à tourner en rond… Réjouissez-vous, le voilà qui débarque à la tête d’une vraie histoire complète, originale, futée, bidonnante et encore plus bluffante sur le plan du rendu visuel. Les ruptures d’expressivité des personnages, le sens de la mise en scène et de l’ellipse, donnent parfois l’impression de suivre un film d’animation, et un sacrément bon ! D’ailleurs, il y a un petit quelque chose de Monstre & Cie dans ce contexte astucieux… Il s’agit en effet des tribulations au sein du personnel d’un parc d’attraction à la thématique un peu particulière : Zombillenium est dédié à la frousse et tous ses employés sont des monstres, des vrais. Or, le public qui vient nombreux, ignore ce point de détail et croit qu’ils sont rudement bien fichus, les trucages ! Cet épisode pilote nous présente d’une part les personnages principaux : Gretchen la sorcière stagiaire et débrouillarde, Sirius le squelette, Aton la momie cafardeuse, Elvis le chef des zombis, les boss Blaise loup-garou et Francis vampire, ainsi qu’une foultitude de second couteaux bienvenus (une mention spéciale pour José, le sosie de Michaël Jackson et sa chorégraphie de Thriller). D’autre part, les zygomatiques sont mis à rude épreuve, entre des dialogues truffés de bons mots, de gags inattendus et les tronches décalqués et autres détails croustillants. Enfin, une véritable intrigue est posée à travers l’ambivalence d’Aurélien, la nouvelle recrue qui se cherche… et cette question ouvre un potentiel monstrueux (sic) et jouissif de développement pour les tomes à venir. Riez, mortels !