L'histoire :
Le volume trois présente des « aventures » pour adultes imaginaires : dans La plage, une femme raconte comment elle s’est laissée séduire par un jeune alors qu’elle était en vacances et comment elle a donné du plaisir à cet inconnu et à ses amis. L’éternelle idole et La partie de cartes sont des expériences sexuelles de domination : un homme réalise tous les fantasmes de sa jeune employée dans le premier récit et c’est le contraire dans le deuxième où un homme oblige une jeune femme à donner du plaisir à tous ses collègues attablés autour d’une partie de poker aux enjeux particuliers… Le volume quatre se base sur des récits vrais et l’auteur retranscrit les témoignages délurés de femmes totalement libérées. Le releveur des compteurs raconte comment une jeune fille provoque un employé de la compagnie d’électricité, au fur et à mesure, pour une confrontation finale qui sera plus qu’électrique. Dans L’élève, une professeur témoigne des cours particuliers qu’elle donne à un de ses élèves. Surpris en pleine action par une de ses amies, le jeune élève va encore apprendre de nouvelles leçons. La stagiaire débauche une femme mariée, Charlotte ; dans des soirées étudiantes avec le fameux « Glory Hole » où l’homme se cache dans un placard et éprouve du plaisir grâce à un trou et à la bonne volonté des filles consentantes. Charlotte tente l’expérience et elle a l’idée de réutiliser ce procédé pour son propre couple. Dans Les invités surprise, Carla raconte comment elle a réussi à mystifier un de ses « esclaves » en lui faisant participer à une orgie sans même qu’il s’en aperçoive !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux ans après la première intégrale du même nom, Parris Quinn revient dans des récits plus que coquins. Habité (en un seul mot) par le souci de montrer l’acte sexuel dans toute sa crudité et sa beauté, Quinn s’attache (vive le SM !) à faire du porno quasi réel. Ainsi, les premiers récits sont toujours introduits (laissez moi finir ma phrase !) par un long (attendez bon sang !) texte qui détonne et qui présente le contexte. Ancrés dans le monde actuel et incarnés pas des personnages anonymes et à la beauté simple et naturelle, les récits font authentiques. Il n’est donc pas surprenant que Quinn relate des faits chauds réels dans le volume 4 en reprenant les propos des filles qui ont osé témoigner de leurs exploits. Et les exploits sont nombreux dans cette BD : autant d’histoires sulfureuses sur des expériences de domination, de lâcher de foutre, d’explosion de désirs et de jeux pervers et osés. Le langage se fait alors très crû pour tenter de coller au réel. On plonge dans ces expériences libertaires à défaut de plonger dans d’autres choses et le lecteur se fait terrible voyeur d’un spectacle très osé. Quinn raconte et dessine tout, sans aucune retenue et, par sa plume et son crayon, libère la parole comme les mœurs : les patrons n’hésitent pas à utiliser leurs employées pour des réunions très spéciales. Tout comme les professeurs donnent des cours supplémentaires d’un genre spécial, les femmes trompent allègrement leurs maris pour mieux les exciter par la suite… Cette incitation à la débauche et au plaisir libéré est adressée (en un mot, là encore) à tout public, ce qui est suffisamment rare pour le signaler dans les œuvres pornographiques. Les hommes et les femmes, amateurs de récits coquins, y trouveront leur compte car le plaisir est aussi bien vu du côté masculin que féminin. Le dessin pastel noir et blanc apporte une touche de poésie et d’évanescence à l’ensemble. Quinn excelle à dessiner les formes et les parties du corps (je ne vous ferai pas un dessin !), en gros plan, même si les visages ne sont pas toujours à la hauteur du reste. L’ensemble est assez léché (désolé !) pour des récits pourtant très crus. Cet ouvrage est un porno réaliste et intelligent, un hymne au plaisir et au sexe décoincé et assumé. Alors… jouissons en toute quiétude !